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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

UE et jeunesse : une présidence belge pavée de bonnes intentions

Les priorités de la présidence belge en matière de jeunesse

19-09-2010 Alter Échos n° 301
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En matière de jeunesse, la Belgique affiche trois priorités : le « travail jeunesse », les jeunes et l’emploi, un agenda des droits de l’enfant. Des résolutions mais, pour l’instant, peu d’actions. Réglementation européenne oblige, les États gardent la main.

La présidence belge de l’Union européenne continue de tourner, tranquillement. Dans un peu plus de trois mois, elle passera le relais. Et cette présidence, on le sait peu, s’occupe aussi de jeunesse. La matière, à ce niveau de pouvoir, ne fait pas tourner les têtes ; car les enjeux, a priori, ne sont pas majeurs. En effet, lorsqu’on parle de jeunesse, ce sont les États qui gardent la main. Le rôle de l’Union européenne se cantonne à la coordination des États membres. En Europe, la jeunesse est principalement un univers de colloques et de résolutions.

Dans le cadre de la présidence belge, c’est Jan Vanhee qui suit ce dossier. Il est catégorique : « En matière de jeunesse, la Belgique a véritablement pris le leadership. » Les priorités affichées par la présidence sont au nombre de trois. La première concerne le « travail de jeunesse », qu’il s’agisse du bénévolat ou du travail salarié dans des organisations de jeunesse. Une résolution devrait être adoptée par le Conseil des ministres sur ce thème. Jan Vanhee exprime son enthousiasme : « C’est un très gros pas en avant, pour les travailleurs d’organisations de jeunesse, c’est du jamais vu. Il y aura une reconnaissance européenne, une volonté de soutenir le travail de jeunesse. »

« C’est un très gros pas en avant, pour les travailleurs d’organisations de jeunesse, c’est du jamais vu. Il y aura une reconnaissance européenne, une volonté de soutenir le travail de jeunesse. » Jan Vanhee

Seconde priorité : l’emploi des jeunes. Un gros morceau. Les 3 et 4 novembre, à Louvain, une grande conférence aura lieu avec des représentants de Conseils de lajeunesse, des représentants des États membres et deux commissaires européens, Jeunesse et Emploi. À cette occasion, la parole des jeunes sur leur relation àl’emploi sera entendue, grâce aux Conseils de la jeunesse qui ont collecté leurs propos et compilé leurs recommandations. La Belgique, qui a contribué à la mise en place d’un trio de présidence de l’Union européenne, sur 18 mois, avec l’Espagne et la Hongrie, s’est lancée dans ce processus de consultation intitulé« dialogue structurel ». Là encore, Jan Vanhee voit dans ce rendez-vous du mois de novembre un grand moment : « À Louvain, ce qui va se passer est plus que symbolique. C’est la première fois que les ministres de la Jeunesse vont prendre acte et adopter des conclusions communes sur la situation en matière d’emploi des jeunes. LaBelgique a pris l’engagement de concerter les Conseils de la jeunesse. On montre que les jeunes ne sont pas des objets. » Enfin, la dernière priorité semble un peu vague. Il s’agit de rédiger un « agenda » européen et international des politiques de l’Enfance, de la Jeunesse et des Droits de l’enfant…

« Obtenir des garanties pour la jeunesse »

Au Forum européen de la jeunesse1, il semble que le travail de la Belgique soit fort apprécié. Pour Giuseppe Porcaro, son secrétaire général,« on regarde la présidence belge tout à fait positivement car ils avaient dit que la jeunesse serait une de leurs priorités et, pour l’instant, c’est le cas. Il y aune vraie participation des jeunes ». Il faut dire que le Forum a été très impliqué auprès du trio de présidence – Belgique, Espagne, Hongrie – notamment au sujet de l’emploi, en partenariat rapproché avec les Conseils belges de la jeunesse.

Quand on s’interroge sur l’absence de perspectives concrètes au niveau européen, en matière de jeunesse, Giuseppe Porcaro donne deux exemples : « Dans le cadre des consultations nationales des jeunes, nous avons dégagé une priorité : obtenir des garanties pour la jeunesse. Si un jeune est au chômage plus de quatre mois, il faut que les États agissent pour le réinsérer sur le marché de l’emploi. C’est une recommandation qui a été reprise par le Parlement européen sous forme de résolution que la Commission vient de reprendre à son compte et qui devrait aussi être discutée début novembre. Ce type de mesure peut aboutir à quelque chosede plus contraignant pour les États. » Autre exemple, le Forum de la jeunesse a porté une recommandation à propos des stages non payés ou mal payés qui sont le lot commun de nombreux jeunes : « On demande une initiative pour une charte européenne pour la qualité des stages, déclare Giuseppe Porcaro. La Commission a un peu repris l’idée. Cela fait partie des propositions venues du dialogue structuré et qui seront discutées à Louvain. » On l’aura compris, c’est à Louvain que ça se passe.

1. Forum européen de la jeunesse :
– adresse : rue Joseph II, 120 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 230 64 90
– site: www.youthforum.org

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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