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Regard critique · Justice sociale

Environnement/territoire

Tiers-lieux : défricheurs d’alternatives

L’un ne ressemble pas à l’autre – au niveau de la taille, de l’objet social, des fonctions ou du modèle économique et de gouvernance –, mais ils ont tous en commun d’être des lieux de rencontre et d’expérimentation d’autres façons de faire. Les tiers-lieux se multiplient dans les villes et les campagnes. Au point de séduire pouvoirs publics et acteurs économiques. Et de risquer de perdre leur âme et de se détourner du potentiel de transition écologique, sociale, démocratique et culturelle qu’ils contiennent ?

© Flickrcc bpmm

Coworking, fab lab, hackerspace, hub créatif, repair café, espace de pratiques numériques, jardin collectif… Tous ces noms ont fait une apparition, relativement récente, dans le champ lexical de nos (grandes et moyennes) villes. Même s’ils n’en prennent pas tous l’appellation, on les regroupe dans la grande famille hétéroclite des «tiers-lieux». On attribue la paternité du mot au sociologue américain Ray Oldenburg (1989), qui, par Third Place, qualifie les espaces à mi-chemin entre le travail et le domicile: les lieux de la vie sociale, de la rencontre et de l’échange informel, comme un salon de coiffure, un parc ou un café. Trente ans plus tard, dans une société de plus en plus numérisée, le sociologue français Antoine Burret publie une thèse, fruit de cinq années d’immersion dans les tiers-lieux, et en tire la définition conceptuelle suivante: «Configuration sociale où la rencontre entre des entités individuées engage intentionnellement à la conception de représentations communes.»
Tout et son contraire
En Belgique, Claire-Anaïs Boulanger étudie, à travers le cas du TRAKK (hub créatif namurois mêlant espaces de co-working et fablab), comment les tiers-lieux peuvent contribuer à une transition durable. Doctorante au CIRcé (Université de Namur, sous la direction d’Annick Castiaux), la chercheuse souligne la difficulté de tirer une définition des tiers-lieux «polyformes» et «mo...

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Coworking, fab lab, hackerspace, hub créatif, repair café, espace de pratiques numériques, jardin collectif… Tous ces noms ont fait une apparition, relativement récente, dans le champ lexical de nos (grandes et moyennes) villes. Même s’ils n’en prennent pas tous l’appellation, on les regroupe dans la grande famille hétéroclite des «tiers-lieux». On attribue la paternité du mot au sociologue américain Ray Oldenburg (1989), qui, par Third Place, qualifie les espaces à mi-chemin entre le travail et le domicile: les lieux de la vie sociale, de la rencontre et de l’échange informel, comme un salon de coiffure, un parc ou un café. Trente ans plus tard, dans une société de plus en plus numérisée, le sociologue français Antoine Burret publie une thèse, fruit de cinq années d’immersion dans les tiers-lieux, et en tire la définition conceptuelle suivante: «Configuration sociale où la rencontre entre des entités individuées engage intentionnellement à la conception de représentations communes.»
Tout et son contraire
En Belgique, Claire-Anaïs Boulanger étudie, à travers le cas du TRAKK (hub créatif namurois mêlant espaces de co-working et fablab), comment les tiers-lieux peuvent contribuer à une transition durable. Doctorante au CIRcé (Université de Namur, sous la direction d’Annick Castiaux), la chercheuse souligne la difficulté de tirer une définition des tiers-lieux «polyformes» et «mo...

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Manon Legrand

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