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Regard critique · Justice sociale

Recherche ministre pour financer les « gestions de centre-ville »

André Antoine ne veut plus être le seul à payer pour les associations de gestion des centres-ville. Il envisagerait même de les fusionner avec les agences dedéveloppement local.

06-02-2011 Alter Échos n° 309

André Antoine1 ne veut plus être le seul à payer pour les associations de gestion des centres-ville. Des agences communales dont le ministre assume la chargefinancière, dans le cadre de la politique de l’Emploi. Il travaille à un « projet de cadre commun au développement local et à la gestion des centres-ville »,pour trouver de nouvelles pistes de financement. Deux politiques qui fonctionnent à l’heure actuelle de manière autonome et dont les objectifs sont, au moins sur le papier, assezéloignés.

Les associations de gestion de centre-ville (GCV)2 vont-elles se rapprocher, à terme, des agences de développement local (ADL)3 ? Le ministre wallon duBudget et de l’Emploi, André Antoine (CDH), souhaite en tout cas revoir le mode de financement des gestions de centre-ville. Selon lui, il n’est pas normal que la politique de l’emploi assumeseule les besoins financiers de ces structures :« Autant je peux comprendre que nous intervenions pour financer les APE et le PTP, mais faut-il que la politique de l’emploi finance lesstructures d’accueil [des gestions de centre-ville] auprès des communes ? », s’interroge le ministre, « alors que pour l’essentiel, il s’agit soit d’une politiqueliée à la ville, soit liée à la commune, soit encore liée à la rénovation urbaine, soit encore liée à l’attractivité commerciale,sinon touristique. »

Les GCV ont vu le jour en 1997, de manière expérimentale dans un premier temps. On en compte, aujourd’hui, une vingtaine en Wallonie. La plupart situées dans les principalesvilles de la Région. Organisées en asbl, elles permettent la mise en œuvre de partenariat entre les secteurs privé et public. Dans le but de valoriser les centres-villes etleurs commerces. En 2009, sous la précédente législature, un décret gouvernemental a vu le jour pour mieux encadrer le fonctionnement de ces structures.

Les arrêtés d’exécution n’ont toujours pas vu le jour

Signe de la fermeté du ministre dans ce dossier, André Antoine refusait toujours, ce 1er février, de prendre les arrêtés d’exécution dudécret. Le ministre se défend de vouloir mettre des bâtons dans les roues aux structures de terrain et s’engage à assurer leur fonctionnement. C’est, toujours et encore, lemode de financement qui lui pose problème : « Le seul principe que je remets en cause dans ce nouveau décret, c’est que celui-ci prévoit que le financement de cesstructures soit totalement à la charge de la politique de l’Emploi. »

Du côté des asbl de centre-ville, c’est l’inquiétude qui règne devant le statu quo. En l’absence de tels arrêtés, difficile de mener des actions sur le longterme. Des inquiétudes relayées par plusieurs députés devant le parlement wallon. Anne Barzin, députée régionale et échevine du Commerce deNamur (MR), s’étonne que, depuis 2009, le dossier n’ait pas progressé. Elle s’interroge par ailleurs sur le résultat de la concertation entre les membres du gouvernement wallonpour rationaliser le fonctionnement des outils de développement local.

A la recherche de partenariats avec la politique de la Ville

Malgré le blocage, le ministre fait les yeux doux aux autres membres du gouvernement. Pour essayer de mieux répartir les charges financières entre les différentsministères. En premier lieu, Antoine lance des œillades à Paul Furlan (PS), ministre de la Ville. Il se verrait bien partager la compétence avec l’élu socialisteà l’occasion de la régionalisation de la Politique des grandes villes. L’occasion de mener une réflexion, « à l’échelle de la région »entre la nouvelle politique des villes, les ADL et les GCV. « Mon collègue Paul Furlan est très directement concerné par cette dynamique et cetteproblématique », estime André Antoine qui souhaite assurer « soit une meilleure distinction l’un par rapport à l’autre, soit une meilleure coordinationavec, en tout cas, une volonté de simplification ».

Vœux pieux ? Le partenaire Furlan ne réagit pas pour l’instant aux appels du pied d’André Antoine. Interrogé en novembre dernier par Pierre-Yves Jeholet,député régional (MR), sur l’avenir des GCV, le ministre de la Ville a préféré botter en touche : « Ladite question n’ayant pas trait à mescompétences, j’invite l’honorable membre à solliciter mon collègue André Antoine, compétent en la matière. » Une manière de signifier que laconcertation sera encore longue avant de voir la gestion de centre-ville se partager entre plusieurs mains ?

1. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : http://antoine.wallonie.be

2. Association du management de centre-ville :
– adresse : rue Samson, 27 à 7000 Mons
– tél. : 065 88 54 66
– courriel : info@amcv.be
– site : www.amcv.be
3. Agence de développement local :
– site : http://emploi.wallonie.be/THEMES/DEVELOP_LOCAL/ADL.htm

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