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Regard critique · Justice sociale

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"Quo vadis : 120 femmes ont bénéficié du programme"

02-07-2001 Alter Échos n° 101

Ce 22 juin, la cellule Quo Vadis du ministère de l’Emploi et du Travail1 organisait une matinée d’étude présentant les résultats du Projet FSE QuoVadis dans les bureaux du ministère à Bruxelles. À ce jour, 120 femmes ont bénéficié de ce programme avec un taux d’emploi de 70% dans des fonctionsmasculines telles que soudeurs, chauffeurs de bus ou tisseurs.
Les caractéristiques du programme, outre la réalisation d’un manuel spécifique2, sont la mise en place d’un dispositif de suivi des femmes en formation afind’assurer leur meilleure intégration dans leur nouvel emploi et un partenariat avec les entreprises. La matinée d’étude visait à mettre l’accent sur unesérie d’enseignements à la suite des différents projets menés.
Pour madame Weewauters, coordinatrice du projet Quo Vadis, il ressort qu’il est important de ne pas stigmatiser la femme en tant que femme mais qu’il est nécessaire de sensibilisertant l’employeur que le public cible à l’emploi de femmes dans des fonctions traditionnellement masculines.
Au niveau de l’approche des entreprises, il est important que la sensibilisation mette l’accent avant tout sur la possibilité d’engager un travailleur qui a lescapacités requises et qui bénéficie d’un accompagnement spécifique pour favoriser son intégration. Au sein de l’entreprise, il faut veiller aussià ne pas modifier de façon draconienne le fonctionnement de l’entreprise, ne pas impliquer une modification de la fonction des hommes (à qui, par exemple, on ne donneraitplus que les tâches plus lourdes) ou tout autre comportement qui ferait que les hommes se sentent menacés dans leur fonction.
Au niveau du public cible, aucune des femmes ne va spontanément vers une fonction masculine. D’où la nécessité de les informer, les sensibiliser, les motiver. Maisles femmes ne rentrent pas dans un projet parce que c’est un projet pour femmes, elles s’inscrivent dans le projet parce qu’elles ont un intérêt pour un emploi,qu’elles ont la perspective d’être engagées et qu’elles savent qu’elles auront une formation technique adaptée à leur niveau. En effet, lesformations ont toutes impliqué un volet de préformation, un apprentissage de notions de base telles que la connaissance des outils et des postures à adopter pour les utiliseradéquatement ou encore le « jargon » du métier.
Dans le cadre de la sensibilisation des femmes toujours, il est important qu’il y ait des fonctions d’exemple auxquelles les stagiaires puissent s’identifier, que des femmesoccupant des fonctions masculines soient par exemple présentées. Certains, comme la société de textile Cobot, située en Flandre, ont réalisé un spotpublicitaire visant à attirer des femmes vers une formation et un emploi de tisseur et mettant en avant des femmes occupant déjà certains postes dans l’entreprise.
Dans le recrutement des femmes, l’accent est mis sur leur motivation. Celle-ci doit être double car elle va bouleverser les rôles traditionnels. Les femmes qui ontbénéficié du projet ne désirent pas qu’un réseau spécifique de suivi se mette en place une fois qu’elles sont engagées. Elles ne veulentpas que l’on focalise l’attention sur elles mais souhaitent un bon salaire et un emploi pour longtemps.
Concernant l’accessibilité des professions masculines, on relève globalement une diminution du problème des limites physiques grâce à la mécanisation dutravail.
Madame Devolder, d’Interface III, s’est arrêtée sur l’après-formation et soulignait la confrontation récurrente à des pratiques discriminantesà l’embauche qui s’appuient sur des notions floues de flexibilité ou de capacité d’adaptation. Le stage et l’accompagnement du centre de formationpermettent d’augmenter les chances d’engagement par la mise en contact de la stagiaire avec le milieu de l’entreprise et une mise en situation au cours de laquelle elle peut fairevaloir ses capacités.
Un des secrets du succès de la démarche réside aussi dans le partenariat avec les fonds sectoriels, et dans la capacité à proposer des projets concrets auxentreprises.
Une personne de FLORA est intervenue au cours des débats pour attirer l’attention sur le fait que l’adaptation ne doit pas venir que du côté de la femme mais quel’entreprise doit aussi évoluer. La femme doit pouvoir aussi venir avec ses caractéristiques propres et ses richesses. Pour une autre intervenante, les métiersévoluent quand les hommes entrent dans le marché d’emploi des femmes et inversement et il est important que les conditions de travail soient adaptées. Mais, ajoute-t-elle,l’expérience Quo Vadis est un peu comme un « Cheval de Troie ». Un petit nombre de femmes entrent dans les entreprises. Quand elles y seront plus représentées, les chosespourront évoluer plus facilement au niveau de la culture d’entreprise.
1 Cellule Quo Vadis, ministère de l’Emploi et du Travail, rue Belliard 51 à 1040 Bruxelles tél. : 02 233 49 40, fax : 02 233 48 62, e-mail : @meta.fgov.be – contact :Marijke Weewauters
2 « Manuel pour la reconversion efficace et l’insertion professionnelle des femmes dans les fonctions et professions où elles sont sous-représentées », ministère del’Emploi et du Travail et FSE, exemplaires disponibles gratuitement via Espace-info, ministère de l’Emploi et du Travail, rue Belliard 51 à 1040 Bruxelles, tél. : 02233 24 14, fax : 02 233 42 36, e-mail : min@meta.fgov.be et consultable sur le site Web : http://www.meta.fgov.be

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