Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Alphabétisation

Prête-moi ta plume, pour écrire ensemble

Les écrivains publics font bien plus que d’aider à la rédaction et à la compréhension de courriers administratifs. Leurs permanences participent à l’émancipation personnelle, leurs actions collectives dénoncent des enjeux de société. Mais ces bénévoles travaillant dans l’ombre sont aussi de plus en plus amenés à accompagner les demandeurs d’emploi, faute d’effectifs du côté des services publics.

©Vanya Michel

Les écrivains publics font bien plus qu’aider à la rédaction et à la compréhension de courriers administratifs. Leurs permanences participent à l’émancipation personnelle, leurs actions collectives dénoncent des enjeux de société. Mais ces bénévoles travaillant dans l’ombre sont aussi de plus en plus amenés à accompagner les demandeurs d’emploi, faute d’effectifs du côté des services publics.
Cosmos tend sa main pour y accueillir une clé USB. La troisième depuis le début de sa permanence, il y a moins d’une heure. En quelques clics, il ouvre le document pointé du doigt par l’homme qui vient de s’installer face à lui. «J’ai déjà écrit quelque chose, explique le monsieur. C’est de la matière brute, il faudrait remanier.» Une lettre destinée à un fournisseur d’électricité. Cosmos pose quelques questions pour mieux cerner le contexte, puis il tape sur son clavier, relit à haute voix, échange encore quelques mots, repose des questions, remanie le texte, sauvegarde le tout et rend la clé à son propriétaire. Sur le pas de la porte, l’homme lui lance un dernier mot: «Les gens sont pris par le rouleau compresseur du système, ils vivent des injustices. Il faut leur laisser la possibilité de se défendre, grâce à des permanences comme la vôtre.» S’ensuit une demande de mise à jour d’un CV, pour un jeune Marocain accompagné d’un ami qui traduit, sommairement: «Rajouter ouvrier polyvalent us...

La suite de cet article est réservé à nos abonnés

Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne

Déjà abonné ?

Les écrivains publics font bien plus qu’aider à la rédaction et à la compréhension de courriers administratifs. Leurs permanences participent à l’émancipation personnelle, leurs actions collectives dénoncent des enjeux de société. Mais ces bénévoles travaillant dans l’ombre sont aussi de plus en plus amenés à accompagner les demandeurs d’emploi, faute d’effectifs du côté des services publics.
Cosmos tend sa main pour y accueillir une clé USB. La troisième depuis le début de sa permanence, il y a moins d’une heure. En quelques clics, il ouvre le document pointé du doigt par l’homme qui vient de s’installer face à lui. «J’ai déjà écrit quelque chose, explique le monsieur. C’est de la matière brute, il faudrait remanier.» Une lettre destinée à un fournisseur d’électricité. Cosmos pose quelques questions pour mieux cerner le contexte, puis il tape sur son clavier, relit à haute voix, échange encore quelques mots, repose des questions, remanie le texte, sauvegarde le tout et rend la clé à son propriétaire. Sur le pas de la porte, l’homme lui lance un dernier mot: «Les gens sont pris par le rouleau compresseur du système, ils vivent des injustices. Il faut leur laisser la possibilité de se défendre, grâce à des permanences comme la vôtre.» S’ensuit une demande de mise à jour d’un CV, pour un jeune Marocain accompagné d’un ami qui traduit, sommairement: «Rajouter ouvrier polyvalent us...

La suite de cet article est réservé à nos abonnés

Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne

Déjà abonné ?

En savoir plus

Les écrivains publics font bien plus qu’aider à la rédaction et à la compréhension de courriers administratifs. Leurs permanences participent à l’émancipation personnelle, leurs actions collectives dénoncent des enjeux de société. Mais ces bénévoles travaillant dans l’ombre sont aussi de plus en plus amenés à accompagner les demandeurs d’emploi, faute d’effectifs du côté des services publics.
Cosmos tend sa main pour y accueillir une clé USB. La troisième depuis le début de sa permanence, il y a moins d’une heure. En quelques clics, il ouvre le document pointé du doigt par l’homme qui vient de s’installer face à lui. «J’ai déjà écrit quelque chose, explique le monsieur. C’est de la matière brute, il faudrait remanier.» Une lettre destinée à un fournisseur d’électricité. Cosmos pose quelques questions pour mieux cerner le contexte, puis il tape sur son clavier, relit à haute voix, échange encore quelques mots, repose des questions, remanie le texte, sauvegarde le tout et rend la clé à son propriétaire. Sur le pas de la porte, l’homme lui lance un dernier mot: «Les gens sont pris par le rouleau compresseur du système, ils vivent des injustices. Il faut leur laisser la possibilité de se défendre, grâce à des permanences comme la vôtre.» S’ensuit une demande de mise à jour d’un CV, pour un jeune Marocain accompagné d’un ami qui traduit, sommairement: «Rajouter ouvrier polyvalent us...

La suite de cet article est réservé à nos abonnés

Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne

Déjà abonné ?

Céline Teret

Céline Teret

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)