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Pour des parcours de formation professionnelle plus cohérents

Regroupés autour d’un projet Equal1, quatre opérateurs de la formation et de l’insertion livrent le fruit de leur collaboration longue de six années :un vade-mecum et un guide méthodologique des filières et des passerelles2. Ils entendent outiller leurs confrères à la mise en œuvre de tels dispositifs.Ils se sont mobilisés pour permettre d’appréhender au mieux les partenariats entre opérateurs de formation et d’insertion. Ils livrent des conseils, fournissent unemarche à suivre et soulignent les points d’attention.

16-03-2008 Alter Échos n° 248

Regroupés autour d’un projet Equal1, quatre opérateurs de la formation et de l’insertion livrent le fruit de leur collaboration longue de six années :un vade-mecum et un guide méthodologique des filières et des passerelles2. Ils entendent outiller leurs confrères à la mise en œuvre de tels dispositifs.Ils se sont mobilisés pour permettre d’appréhender au mieux les partenariats entre opérateurs de formation et d’insertion. Ils livrent des conseils, fournissent unemarche à suivre et soulignent les points d’attention.

Ils sont donc quatre à avoir beaucoup discuté, puis tenu la plume pour fournir des outils facilitant la construction et la gestion des passerelles et filières : deuxopérateurs publics (Bruxelles Formation et le Forem) et deux associatifs (AID – réseau de centres de formation et d’insertion socioprofessionnelle – et le Centreformation 2000), fiers du consensus établi pour ce « travail de longue haleine ».

Fluidifier un parcours du combattant

Le constat collectivement posé, et à l’origine de la démarche, relève le problème de l’hétérogénéité del’offre de formation. « Avantageuse de prime abord, cette pléthore d’offres joue en fait en défaveur du public concerné [ndlr : des adultes en recherche deformation professionnelle] quand elles sont insuffisamment structurées, remarquent les associés. Dans de nombreux cas, c’est le public qui, dans la mesure de sespossibilités, doit articuler les formations qui lui sont proposées. C’est à lui également qu’il appartient de construire son parcours individuel. » Lesprotagonistes parlent alors d’un véritable parcours du combattant. Concrètement, ils pointent plusieurs situations préoccupantes.

Lorsqu’un fossé se creuse entre des formations. Avec, par exemple, des délais d’attente trop longs entre des formations pourtant complémentaires.

Lorsque des murs surgissent au cœur des parcours. Avec, par exemple, des prérequis de formation en inadéquation avec les acquis évalués à l’issue dela formation précédente. Ou encore lorsque des chevauchements apparaissent, contraignant la personne à revoir des matières déjà maîtrisées.Impression de tourner en rond et démotivation dans le parcours vers l’emploi… sont alors au rendez-vous.

Balisage et conseils pratiques

Si les quatre protagonistes reconnaissent l’existence de solutions développées, comme le dispositif intégré d’insertion socioprofessionnelle (DIISP) enRégion wallonne, ou d’autres actions d’articulation entre opérateurs en Région bruxelloise, ce sont les méthodes et l’outillage qui leur semblent encoreen attente. Raison pour laquelle ils se sont lancés dans le déploiement de solutions pratiques, sur l’opérationnalisation de filières et passerelles.

Parmi les conseils qu’ils délivrent, celui d’établir une « zone de confiance ». Être partenaire nécessitera de bousculer certains modes defonctionnement, de confronter les points de vue et de s’adapter, de définir et reconnaître des objectifs, des activités et des normes communes. Référentiel decompétences et référentiel d’évaluation en font partie. Les savoirs, savoir-faire et savoirs comportementaux attendus pour exercer l’emploi-métiervisé doivent être précisés. De même que les modalités de l’évaluation, avec critères, indicateurs et niveau de réussite. Le guideméthodologique balise la construction de ce type d’outil, fiches à la clé.

Une réflexion à poursuivre

La mise en œuvre soulève cependant encore nombre de questions. Comment gérer les entrées et les sorties de formation, de module au sein d’une filière ?Comment prendre en compte les compétences transversales dans un système de passerelles ? Comment assurer un travail d’accompagnement tout au long du processus, un suivi social ?Comment dépasser les frilosités souvent de mise en termes d’échange de critères d’évaluation ? Des inquiétudes financières aussi : quandun opérateur passe la main, il passe la main financièrement aussi. Et pour construire ces filières, il y aurait lieu de dégager du temps. Un temps compté dans uncontexte de pression à la production pour les opérateurs de formation. Sans oublier les bénéficiaires, la fragilité de leur situation, leur parcours moinslinéaire que la théorie ne le suppose.

1. Programme européen de lutte contre les discriminations et les inégalités sur le marché de l’emploi.
2. Les documents seront téléchargeables sur le site www.thesee.be, à partir de fin mars. Par « passerelle», les auteurs entendent « mécanisme qui permet le passage construit entre deux actions ou opérations de formation ,basé sur la reconnaissance des acquis del’individu » ; par « filière », « une offre de formation préétablie, planifiée, coordonnée et mise en œuvre par un ou plusieursopérateurs ».

catherineD

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