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Panel belge des ménages : deux exemples

Ce 25 novembre, une conférence était conjointement organisée par l’Université de Liège, les services de la Politique scientifique fédérale etl’Universiteit Antwerpen à l’occasion des 11 ans du Panel belge des ménages (PSBH). Largement relayé par la presse à cette occasion, le panel n’est pasune recherche à proprement parler, mais plutôt un ensemble de données de différents domaines (santé, emploi, etc.) recueillie auprès d’unéchantillon d’individus qui sont ensuite réinterrogés chaque année (les vagues). À cette occasion également, un ouvrage reprenant différentesexploitations des données a été publié2.

15-12-2004 Alter Échos n° 176

Ce 25 novembre, une conférence était conjointement organisée par l’Université de Liège, les services de la Politique scientifique fédérale etl’Universiteit Antwerpen à l’occasion des 11 ans du Panel belge des ménages (PSBH). Largement relayé par la presse à cette occasion, le panel n’est pasune recherche à proprement parler, mais plutôt un ensemble de données de différents domaines (santé, emploi, etc.) recueillie auprès d’unéchantillon d’individus qui sont ensuite réinterrogés chaque année (les vagues). À cette occasion également, un ouvrage reprenant différentesexploitations des données a été publié2.

Caractéristiques techniques

Fort d’un échantillon visé de 2.000 flamands, 2.000 wallons, et 1.000 Bruxellois le PSBH est la plus importante collecte de ce type organisée en Belgique. Le recueil desdonnées est formaté de façon à assurer la compatibilité avec les grands panels européens (Eu-SILC3) et permettre les analyses comparatives. Lesrépondants sont identifiés sur base d’un échantillon aléatoire pondéré de communes au sein duquel son ensuite tirées au sort les adresses dechefs de ménages, méthode qui n’est pas sans présenter quelques problèmes, comme le fait que certaines catégories (les jeunes au sortir des études parexemple) ne se domicilient pas forcément sur leur lieu de résidence. Autre problème souvent rencontré par les panels : leur taille limitée, pour des raisons decoût, rend difficile l’obtention de résultats significatifs pour des sous-populations, vu le faible nombre d’individus parfois concernés.

Transitions professionnelles

Parmi les recherches qui ont exploité les données du PSBH, une partie s’est intéressée aux transitions professionnelles. Ainsi, des chercheurs del’Université d’Anvers4 ont tenté de regrouper les individus ayant connu des transitions similaires entre 1994 et 2002. Ceci leur permet d’identifier quatregroupes principaux, dont les travailleurs (36,6 % de l’échantillon) composés de personnes ayant occupé le même emploi durant 9 ans (18 %) et quelques sous-groupes,comme les  » Nomades « , représentant 8,3 %, et qui ont connu au moins un changement d’emploi au cours de la période. 5,8 % ont connu des successions de régime (un ouplusieurs passages entre temps plein et temps partiel). Il est dommage à cet égard que l’analyse ne présente pas de données dissociées selon le sexe despersonnes interrogées. Pour une partie des personnes concernées en effet, le temps partiel précède une période de chômage et de dégradation du parcoursprofessionnel. Un autre travail mené à l’Université de Liège auprès des travailleurs occupés dans l’industrie met en avant une montée del’instabilité des emplois, sans que cette mobilité ne soit volontaire parmi les intéressés5.

Une dynamique plus fragilisante pour les femmes

Tel était la principale conclusion de la présentation de Claire Gavray6, de l’Université de Liège, qui a suivi en deux vagues (au temps 1 aprèsvingt mois et au temps 2 après trois ans) un groupe de jeunes ayant terminé ses études en 1994. Elle a ainsi mis en évidence, à qualification égale, le plusgrand nombre de femmes concernées par la conjonction entre emploi atypique et temps partiel dès le temps 1 et le creusement de ces différence au temps 2, de même que pourle nombre de demandeurs d’emplois, plus élevé chez ces dernières. Au temps 2 également, les femmes sont significativement moins nombreuses à travailler sousCDI à temps plein. Contrairement à une idée reçue, ces résultats semblent montrer que c’est moins un ou des épisodes de maternité, qu’unniveau de diplôme plus bas, qui explique cette plus grande précarité des femmes, ce qui pose la question de l’orientation des études chez ces dernières. Enfin,dans un autre domaine, les données montrent également un maintien des partages traditionnels au sein des couples, qui, à terme, affecte l’insertion professionnelle desfemmes aussi bien chez les plus diplômées que les moins qualifiées. Parmi les qualifications moyennes par contre, la situation semble plus mélangée, et pourraittémoigner, dans les mots de l’auteure, de l’émergence au sein de ce groupe d’un « laboratoire de déliement du genre ».

2. Doutrelepont R, Mortelmans D, Casman M-T (2004) Onze ans de vie en Belgique. Analyses socio-économiques à partir du Panel démographie familiale, Gent, Academia Press.

1. Sites Internet de la conférence et du panel : http:// www.ulg.ac.be/psbh/ et http://www.uia.ac.be/psbh/
3. European Survey on Income and living conditions (EU-SILC).
4. Kuppens A, Mortelmans D (2004), « Analyse longitudinale des parcours professionnels avec analyse séquentielle » in Onze ans de vie…
5. Cardelli R, Nibona M, (2004) « Les trajectoires professionnelles des salariés des secteurs industriels en Région wallonne : de la fragilité de l’emploi àl’insatisfaction au travail » in Onze ans de vie…
6. Gavray C (2004), « Les premières années d’insertion professionnelle en liaison aux autres engagements et à la lumière du genre » in Onze ans devie…

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