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Regard critique · Justice sociale

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« Mesures actives des politiques d’emploi : en attendant des évaluations convaincantes »

03-11-1997

Les 27 et 28 octobre, le Point dAppui Travail Emploi Formation1 organisait avec son homologue flamand2, deux journées de travail consacrées aux “Politiques actives d’emploi etmesures d’employabilité”. Il s’agissait d’aborder des questions de statistiques (première journée) et des questions touchant plus directement les résultats desévaluations des politiques, les méthodes et procédures qu’elles utilisent, le tout en s’appuyant sur des comparaisons entre Belgique, France et Canada.
De quoi parlait-on ? Par politiques actives, un participant français a proposé d’entendre tout ce qui n’est pas la simple indemnisation du chômage, ni les mesures deprépension, et qui est ciblé sur des publics définis. donc par exemple : les avantages à l’embauche de travailleurs peu qualifiés, les politiques d’insertion et deformation professionnelle, les politiques de mise au travail type ALE (Agences Locales pour l’Emploi). L’opération Maribel, quant à elle, visant indifféremment tous lestravailleurs, n’est pas considérée comme une “mesure active”.
Pour Mateo Alaluf, responsable du Point d’Appui, il éait temps de réunir des spécialistes sur la question de l’évaluation : experts, universitaires, membresd’administrations, de missions régionales, etc. En effet – et la seconde journée des travaux l’a largement confirmé – “Alors que ces mesures sont de plus en plus àl’avant-plan, notamment chez nous avec les politiques d’activation des allocations de chômage, rien n’incite à la conviction sur leur efficacité : il n’existe pasd’évaluation convaincante sur les effets de ces mesures, on centre toujours l’attention uniquement sur la création nette d’emploi”.
Quelques enseignements pouvaient être tirés des comparaisons internationales.
> La principale kimite aux mesures est constituée par les effets d’aubaine sur lesquels jouent les employeurs.
> Les politiques sont le plus critiquées par la droite, qui leur préférerait des réductions massives des coûts du travail.
> La formulation des objectifs des mesures est toujours coincée dans une tension entre création nette d’emplois et gestion des priorités dans les “ files d’attente” de chômeurs désireux d’accéder à l’emploi.
> Les entreprises en difficulté recourent le plus spontanément aux mesures actives.
> Les taux d’insertion dans des emplois durables sont de manière générale étroitement liés au niveau de qualification des chômeurs visés.
> De plus en plus, l’horizon des mesures d’employabilité devient le “ workfare ”, l’obligation de travailler pour continuer à bénéficier de revenus deremplacement. En parallèle, le développement d’activités dans des nouveaux secteurs d’utilité sociale.
Une bonne partie de la discussion a tendu vers des questions plus larges, sur l’évaluation même plutôt que sur ses résultats : comment prendre en charge les autres aspectsque la seule création d’emploi ? D’où comment prendre en compte les représentations que se font les chômeurs eux-mêmes et les opérateurs qui les rencontrent ?Avec quel impact ? etc.
1 Point d’Apuui TEF, rue de Bruxelles 39 à 1400 Nivelles, tél 067/21 79 51, fax 067/21 70 10.
2 Le Steunpunt WAV, Werkgelegenheid Arbeid Vorming, de l’Université de Louvain (KUL).

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