Les journalistes, on les adore et on les déteste. Parfois les deux en même temps. Fantasmes, peur et malentendus alimentent les liens entre le secteur non marchand et les médias. Plongeon dans le bouillon.
«J’écris un article sur les tensions qu’il peut y avoir entre les organisations et les médias. Cela vous parle?» – «Ah oui, je vois bien. Très bien, même.» Dans certaines associations, on ne doit pas insister longtemps pour entendre le récit d’une expérience négative avec les médias: des propos «déformés» ou sortis de leur contexte, des interviews-fleuves réduites à une poignée de secondes, des équipes de télé débarquées comme des cow-boys, un goût pour le sang, les sensations fortes et les images-chocs. Les journalistes interrogés autour de nous sont conscients de cette image de doux gaffeurs, voire de goujats sans foi ni loi qui leur colle au stylo. «Quand on aborde une organisation, on a souvent droit au récit fondateur d’une mauvaise expérience avec les médias», témoigne Julie Luong, journaliste indépendante. «Il faut tout le temps se justifier du métier qu’on fait.»
De leur côté, les journalistes ont, eux aussi, leur collection de griefs à exposer: on leur demande le droit de relire les articles avant publication, on les critique pour avoir osé interviewer telle ou telle personne, on leur fait des leçons de vocabulaire, on plante une attachée de presse à leurs côtés pend...
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Les journalistes, on les adore et on les déteste. Parfois les deux en même temps. Fantasmes, peur et malentendus alimentent les liens entre le secteur non marchand et les médias. Plongeon dans le bouillon.
«J’écris un article sur les tensions qu’il peut y avoir entre les organisations et les médias. Cela vous parle?» – «Ah oui, je vois bien. Très bien, même.» Dans certaines associations, on ne doit pas insister longtemps pour entendre le récit d’une expérience négative avec les médias: des propos «déformés» ou sortis de leur contexte, des interviews-fleuves réduites à une poignée de secondes, des équipes de télé débarquées comme des cow-boys, un goût pour le sang, les sensations fortes et les images-chocs. Les journalistes interrogés autour de nous sont conscients de cette image de doux gaffeurs, voire de goujats sans foi ni loi qui leur colle au stylo. «Quand on aborde une organisation, on a souvent droit au récit fondateur d’une mauvaise expérience avec les médias», témoigne Julie Luong, journaliste indépendante. «Il faut tout le temps se justifier du métier qu’on fait.»
De leur côté, les journalistes ont, eux aussi, leur collection de griefs à exposer: on leur demande le droit de relire les articles avant publication, on les critique pour avoir osé interviewer telle ou telle personne, on leur fait des leçons de vocabulaire, on plante une attachée de presse à leurs côtés pend...