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Santé

Médecins du monde en renfort à Namur

Début avril, Médecins du monde a ouvert une nouvelle antenne à Namur. Elle vient compléter les services du Relais santé présent depuis 2009.

11-05-2016
Médecins du Monde lance son antenne médicale à Namur. © Médecins du monde

Début avril, Médecins du monde a ouvert une nouvelle antenne à Namur. Elle vient compléter les services du Relais santé présent depuis 2009.

Namur est la deuxième antenne de Médecins du monde en Wallonie. Partie d’une initiative locale, elle répond au fonctionnement de l’organisation. «Un problème d’accès aux soins nous a été signalé et on nous a demandé de collaborer. Pour nous, c’est la situation idéale: il y a des bénévoles sur place qui ont déjà monté quelque chose, qui ont une initiative», commente Michel Roland, président de Médecins du monde. Valérie Delpierre, médecin en maison médicale à l’initiative du projet, a constaté un problème d’accès aux soins pour les personnes sans papier: «Les démarches sont tellement difficiles pour le patient qu’il ne va pas voir le médecin traitant pour les soins de première ligne. Il va aux urgences.» Pour confirmer son sentiment, elle s’est tournée vers plusieurs associations namuroises. Après quelques réunions, l’antenne s’est très rapidement mise en place. L’équipe compte un médecin, une assistante sociale et deux infirmières. Une complémentarité à ne pas négliger avec le Relais social composé lui, de deux infirmières.

La coordination entre le Relais santé et le nouveau poste de Médecins du monde est très importante pour ne pas faire double emploi. Au cas par cas, les patients sont amenés à rester au Relais santé ou à être redirigé vers Médecins du monde. Les deux consultations ont des publics très différents: «Le relais santé concerne les patients précarisés qui peuvent se mettre en ordre de mutuelle facilement ou qui le sont déjà. L’équipe réalise un travail de terrain assez important notamment en faisant des maraudes. Les personnes qui ont besoin de soins sont alors facilement identifiables. Par contre pour les personnes sans papiers, c’est autre chose. Elles ne sont pas spécialement en rue. Elles peuvent être hébergées par leur communauté et changent beaucoup d’endroit. C’est moins facile à identifier», remarque Valérie Delpierre. «Invisibles», c’est le nom donné aux sans papiers: «Ce sont des gens qui se cachent tout le temps et qui se débrouillent. Le Relais santé n’arrive pas à toucher ce public. Les gens ne vont pas vers eux et eux n’arrivent pas à aller vers les gens.» Pour le Relais santé, cette nouvelle antenne est du dépannage. «Quand les personnes n’ont pas encore fait de démarches administratives et sont en ordre de rien, l’antenne de Médecins du monde est une réelle aide», complète Marie Mathy, coordinatrice du Relais santé namurois. Médecins du monde étant connu internationalement, l’équipe espère atteindre plus facilement les sans-papiers. Le bouche-à-oreille et la coordination entre les services restent primordiaux.

Aller plus loin

«Accès aux soins: après le Livre vert, voici le blanc», Fil d’info d’Alter Échos, 20 septembre 2014, Marinette Mormont.

«Accès aux soins : les failles du système sous les projecteurs»Alter Échos n°379, 9 avril 2014, Marinette Mormont.

 

Zoé Fauconnier

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