D’un côté, Martin Pigeon, chercheur chez Corporate Europe Observatory (CEO), une ONG qui dénonce le poids des lobbies des grandes entreprises sur les institutions européennes. CEO voit d’un très mauvais œil les négociations actuelles au sujet du TTIP. De l’autre, Pascal Keirneis. Il se définit lui-même comme lobbyiste pour European Services Forum, un groupement d’entreprises européennes de services. Ils ont accepté de débattre des enjeux du TTIP. Interview croisée.
Alter Échos : Les arguments avancés par les partisans du TTIP évoquent en général les gains potentiels de croissance et d’emploi, qu’en pensez-vous?
Martin Pigeon : C’est l’argument numéro un, mis en avant pour tous les traités de ce genre. D’un point de vue méthodologique, c’est extrêmement fragile. Ce n’est pas propre au débat sur le TTIP. La prévision en économie relève du domaine de Nostradamus. La croissance et les emplois, pour moi ce n’est pas l’enjeu le plus important. Ce qui est plus intéressant, c’est de voir dans quelle mesure on rebat les cartes en matière de souveraineté législative, en matière de structures des marchés de l’emploi, de capacité à faire respecter un certain nombre de normes environnementales.
Pascal Keirneis : Je suis assez d’accord avec ce qui vient d’être dit au sujet de la croissance. Cela reste difficile de prévoir le futur dans le domaine économique. J’aimerais plutôt parler des empl...
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D’un côté, Martin Pigeon, chercheur chez Corporate Europe Observatory (CEO), une ONG qui dénonce le poids des lobbies des grandes entreprises sur les institutions européennes. CEO voit d’un très mauvais œil les négociations actuelles au sujet du TTIP. De l’autre, Pascal Keirneis. Il se définit lui-même comme lobbyiste pour European Services Forum, un groupement d’entreprises européennes de services. Ils ont accepté de débattre des enjeux du TTIP. Interview croisée.
Alter Échos : Les arguments avancés par les partisans du TTIP évoquent en général les gains potentiels de croissance et d’emploi, qu’en pensez-vous?
Martin Pigeon : C’est l’argument numéro un, mis en avant pour tous les traités de ce genre. D’un point de vue méthodologique, c’est extrêmement fragile. Ce n’est pas propre au débat sur le TTIP. La prévision en économie relève du domaine de Nostradamus. La croissance et les emplois, pour moi ce n’est pas l’enjeu le plus important. Ce qui est plus intéressant, c’est de voir dans quelle mesure on rebat les cartes en matière de souveraineté législative, en matière de structures des marchés de l’emploi, de capacité à faire respecter un certain nombre de normes environnementales.
Pascal Keirneis : Je suis assez d’accord avec ce qui vient d’être dit au sujet de la croissance. Cela reste difficile de prévoir le futur dans le domaine économique. J’aimerais plutôt parler des empl...