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Regard critique · Justice sociale

Logement

Lobbies et logement dans le quartier européen: tour d’horizon

En Belgique, les politiques «logement» relèvent du niveau régional. Un pouvoir largement partagé avec le privé. Le 18 octobre, le Rassemblement bruxellois pour le droit à l’habitat (RBDH) organisait une visite au cœur du quartier européen pour mettre en lumière acteurs et mécanismes qui influencent les questions d’accès au logement.

En Belgique, les politiques «logement» relèvent du niveau régional. Un pouvoir largement partagé avec le privé. Le 18 octobre, le Rassemblement bruxellois pour le droit à l’habitat (RBDH) organisait une visite au cœur du quartier européen pour mettre en lumière acteurs et mécanismes qui influencent les questions d’accès au logement. A découvrir en version multimédia

Notre visite du quartier européen démarre à l’angle de la rue du Taciturne, au pied du Charlemagne, abritant des organes de la Commission européenne, et en face du Lex, où se tient le service de traduction du Secrétariat général du Conseil. Les gyrophares des motos de police nous rappellent soudain la présence d’un sommet européen. En guise d’introduction, Martin Pigeon, du Corporate Europe Observatory (CEO), livre une présentation générale du quartier, de ses institutions, et de la présence des lobbies. Travaillant principalement sur ses derniers, il explique «critiquer et faire le lien entre le pouvoir économique et politique qui ici, à Bruxelles, s’exprime sous la forme de lobbying». On estimerait à 25.000, voire 30 000 les lobbyistes permanents professionnels. Il n’existe toujours pas de mécanisme de transparence obligatoire qui permettrait d’avoir des chiffres précis. 70 % de ces lobbyistes travailleraient pour des intérêts commerciaux, 20 % pour des intérêts publics et les 10 % qui restent représenteraient la société civile ou encore les syndicats. Un des premiers constats :  la grande disproportion des intérêts en présence. Martin Pigeon indique même que « le lobbying à Bruxelles reste quelque chose de banalisé, alors qu’il peut être très moralisé en dehors.»

 

 

  • 82, rue de la Loi, un bâtiment de lobbying, où se situe le siège de l’Afme, l’Association pour la promotion des marchés financiers en Europe. Aline Farès, ex-banquière, explique que le logement est un produit d’investissement très attractif, notamment en période de crise ou de turbulences au sein des marchés financiers. Le logement étant considéré comme un placement sûr, les banques et les acteurs financiers se positionnent sur ce marché en s’emparant des crédits octroyés aux ménages. L’échange de ces titres a conduit à la crise financière de 2007-2008.
  • Square Frère Orban, devant le siège de la direction générale de la Recherche et de l’Innovation, et non loin du siège de la banque Degroof Petercam. Alice Romainville, du laboratoire de géographie humaine à l’ULB, évoque le fonctionnement d’Inclusio, une société d’investissement immobilier qui achète et construit des logements. Afin de les mettre en location à bas prix, Inclusio passe par des agences immobilières sociales. Un système sans risque pour l’investisseur, puisque l’AIS couvre les impayés, ainsi que les périodes d’inoccupation du logement.
  • Locaux d’Housing Europe (qui rassemble les fédérations de bailleurs sociaux et de coopératives qui construisent des habitats à des coûts abordables), près du square de Meeûs. Le manque de logement abordable est un des principaux facteurs d’augmentation de la pauvreté en Europe, explique la fédération: un Européen sur dix dépense plus de 40% de ses ressources pour se loger. Le coût du mal-logement en Europe représente près 200 milliards d’euros chaque année, alors qu’un plan d’investissement massif pour un logement abordable reviendrait environ à 300 milliards d’euros.

Vous trouverez la carte et l’intégralité des textes en suivant ce lien

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