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Regard critique · Justice sociale

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"Liège : 450 chômeurs en formation ont interpellé les responsables politiques"

18-03-2002 Alter Échos n° 116

Le CSEF (Comité subrégional de l’emploi et de la formation) de Liège1 a organisé le 8 mars un nouveau forum de prise de parole pour les demandeurs d’emploien formation. Quelque 450 stagiaires ont participé aux 30 tables rondes et ont interpellé le ministre des Affaires sociales Thierry Detienne et les représentants des ministres del’Emploi Marie Arena (régional) et Laurette Onkelinx (fédéral). Cinq problématiques étaient proposées aux tables rondes : le droit à laformation (accès et orientation), l’information sur les droits et les devoirs (accueil, contrat, nature de l’accompagnement…), la représentation démocratique,la prévention et la protection (hygiène et sécurité), et la question « la formation et après? ». La plupart des tables rondes ont traité le cinquièmethème.
De la boucherie… au travail de bureau
Dominique Carpentier, secrétaire coordinatrice au CSEF, n’est pas étonnée, « car l’objectif des chômeurs, dit-elle, n’est pas de suivre une formation, maisde trouver un emploi ». Les demandeurs d’emploi en formation souhaitent notamment « un suivi après la formation, la promotion des compétences auprès des employeurs, unecellule d’information pour une insertion à long terme, un organisme de suivi du parcours d’insertion, une meilleure information sur les métiers et les critèresd’engagement, un certificat de formation qui débouche sur une chance réelle de trouver du travail, une meilleure orientation professionnelle, la mise en place de coachesprofessionnels, une formation plus pratique, une synergie entre les opérateurs de formation et les entreprises, une responsabilisation pour trouver du travail… »
Pour Dominique Carpentier, « les stagiaires mettent bien le doigt sur le problème : l’issue incertaine des formations. Certains bouclent d’ailleurs de formation en formation enpassant par la boucherie, puis le travail de bureau, la maçonnerie… Il manque un fil conducteur pour rentabiliser la formation, ce qui passe par l’orientation et l’accompagnementaprès le stage. Sans ce fil rouge, beaucoup de stagiaires sont angoissés après la formation : ils ont l’impression qu’on leur dit : ‘Eh bien maintenant tirezvotre plan’. Il faut dire que la majorité des stagiaires présents au forum sont aux étapes 1 et 2 du parcours d’insertion : il est plus difficile pour une femmemaghrébine peu qualifiée de s’insérer sur le marché du travail que pour un ingénieur au chômage. Beaucoup de demandeurs d’emploi en amont duparcours d’insertion vivent difficilement le fait que la formation ne débouche pas toujours sur un emploi. »
Le CSEF compte publier les interventions aux tables rondes pour relayer davantage aux responsables politiques les difficultés exprimées par les chômeurs et pour attirerl’attention des organismes de formation sur la demande d’un suivi. La commission de concertation du CSEF qui réunit les partenaires du parcours d’insertion cherchera notammentà mettre en place des suivis plus individualisés. « Il y a aussi une requête pour la régulation du marché de l’emploi, note Dominique Carpentier. Mais ils’agit d’une stratégie politique fédérale. »
Harcèlement relationnel
Le dispositif de médiation mis en place en 2001 pour les stagiaires du parcours d’insertion dans le bassin liégeois est désormais sur les rails. Les demandeurs d’emploi enformation s’adressent à la cellule de médiation pour des sentiments de discrimination, des problèmes administratifs, le défraiement (40 ýrancs/heurepayés en retard…), des plaintes sur des dépenses en vêtement de travail, les règles de sécurité et la validité de l’attestation defréquentation. Dominique Carpentier note que «ces problèmes sont réglés facilement par le dispositif de médiation». D’autres plaintes portent surle harcèlement relationnel. La coordinatrice précise que « les opérateurs de formation ne sont pas toujours fautifs. Parfois, les stagiaires sont fragilisés par leurvécu ».
1 CSEF de Liège, quai Banning 4 à 4000 Liège, tél. : 04 229 11 91, fax. : 04 254 57 22, e-mail : dominique.carpentier@skynet.be.

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