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Regard critique · Justice sociale

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"Les Services d'aide individuelle (SAI) remplacent les Centres d'accueil de jour pour jeunes (CAJJ)"

26-08-2002 Alter Échos n° 125

Les changements du contrat de gestion de l’AWIPH (Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées) ont amené une réorientation des missionsauprès des personnes handicapées. Cela s’est marqué notamment en ce qui concerne les centres d’accueil de jour pour jeunes (CAJJ). En effet, les arrêtésd’application entrés en vigueur en janvier 2002 prévoyaient que ces CAJJ allaient changer fondamentalement de mission pour affecter dorénavant la moitié de leursprestations à l’accueil de personnes handicapées adultes ou de jeunes polyhandicapés et l’autre moitié à une nouvelle structure: les servicesd’aide à l’intégration (SAI). Bien que les précédents arrêtés d’application aient prévu un tel service, ces SAI n’avaient pasété définis précisément. Ils font maintenant l’objet d’un «arrêté SAI» qui cherche à fixer les bases de ce nouveauservice. Ces arrêtés sont passés en deuxième lecture au Parlement wallon et devraient être votés pour le début de l’année 2003 et entrer enapplication quelques semaines plus tard.
Il est utile de rappeler que beaucoup de ces CAJJ sont « couplés » avec une école d’enseignement spécial en offrant des prestations éducatives,logopédiques, psychologiques, kinésithérapeutiques, etc., la plupart du temps pendant les heures de classe. C’est ce chevauchement des prestations qui est visé parla réforme. On cherche une complémentarité avec l’école en n’offrant l’aide qu’en dehors des périodes scolaires (après les cours, leweek-end, les vacances), sauf dérogation. « Quand l’école s’arrête, le rôle des SAI commence », dira poétiquement Lucie Gaillard,attachée de presse du ministre Detienne, compétent dans l’aide aux personnes handicapées.
Le contenu de l’arrêté
Les services doivent être plus mobiles, plus souples, plus individuels. Il y aura des changements dans la population servie et sur le service donné. On passe d’une situationoù le CAJJ aidait l’ensemble d’une école, à une autre où le SAI aide des enfants de manière individuelle. Le SAI ne sera donc plus attaché auxenfants d’une seule école et pourra prendre en charge des dossiers d’enfants fréquentant différentes écoles d’enseignement spécial ou ordinaire.Le SAI pourra par exemple intervenir dans l’accompagnement à la réintégration en enseignement ordinaire d’un enfant malentendant. De même qu’unlogopède pourra faire une prestation avec un enfant qui fréquente une autre école que celle qui était anciennement attachée au CAJJ. Chaque SAI devras’adapter et modifier son offre. L’école ne sera plus le passage obligé de cette aide mais cela se fera désormais de manière individuelle et accessibleà tous, quel que soit le réseau ou le type d’enseignement. On ajoute également que ces SAI devront prendre en charge des cas d’adultes handicapés. Sont icivisés surtout les jeunes adultes qui ont quitté l’enseignement spécial à cause de la limite d’âge et qui ont des besoins d’accompagnement pour uneformation, un travail, des loisirs, etc.
Adaptation des horaires indispensable
Bien évidemment, la complexité des handicaps et donc de l’aide à apporter, la géographie de l’offre, la population, etc. feront que les projets serontdifférents d’un SAI à l’autre. Chaque SAI devra donc construire ou adapter les services d’aide qu’il propose dans cet esprit de mobilité et deflexibilité. Cette flexibilité aura bien évidemment des effets sur les horaires du personnel. Alors qu’avant, les horaires correspondaient généralementà ceux de l’école, ils devront se réadapter pour offrir des prestations en fin d’après-midi ou début de soirée, le week-end ou les vacances. Celaentraînera des modifications profondes sur l’organisation du temps de travail. On pourra voir ainsi apparaître une augmentation importante du travail à temps partiel danscertains SAI car il sera dorénavant difficile de justifier un temps plein avec ces nouvelles missions et les contraintes qu’elles imposent sur le travail. « Il y aura desévolutions de poste dépendant du projet de chaque SAI », dit-on au cabinet du ministre Detienne. L’enveloppe de chaque SAI reste la même, chacun étant libre del’utiliser à sa guise pour répondre aux objectifs de son projet.
Cette transformation complète des CAJJ en SAI est étalée sur quatre années. Une évaluation aura lieu après une année de fonctionnement. Le ministreDetienne veut également réactiver les commissions sub-régionales de l’AWIPH pour qu’elles puissent participer à l’évaluation. Celle-ci pourraentraîner des modifications ou des réadaptations mais pas de changement dans la philosophie de la réforme. La Communauté française subira bien entendu l’impactfinancier de cette réforme car il faudra compenser en partie cette perte d’encadrement dans l’école. On pense ici surtout au travail éducatif qui s’adresseà un groupe et non à une personne (surveillance, réfectoire, sorties, etc.). Des contacts ont été pris avec la Région mais la volonté de cettedernière est d’avancer seule.

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