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Regard critique · Justice sociale

Logement

Les agences immobilières sociales partent en campagne

Du 23 février au 15 mars, les Agences Immobilières Sociales lancent leur campagne de sensibilisation annuelle. Objectif : augmenter le nombre de logements à loyer modéré à Bruxelles, tout en soulageant les propriétaires des tracas liés à la gestion de leur patrimoine, en leur assurant une sécurité absolue de revenus.

24-02-2015
© Jan Slangen / Flickr

En Région bruxelloise, les Agences immobilières sociales (AIS) gèrent la location de plus de 3.500 logements, au travers de 22 agences mandatées et subsidiées par la Région. Sur l’ensemble du pays, près de 15.000 « logements solidaires » sont ainsi mis en location. Mais si, dans les zones urbaines et périurbaines, le parc locatif privé à des fins sociales croît de manière constante, il reste insuffisant pour répondre à la demande sociale. En effet, rien qu’à Bruxelles, près de 44.332 ménages restent en attente d’un logement social, alors que le nombre de logements sociaux disponibles s’élevait, lui, à 36.073 au 31 décembre 2013, selon les chiffres publiés dernièrement par la SLRB (la Société de logement de la Région de Bruxelles-Capitale qui exerce la tutelle et l’organisation du logement social).

« Les données de la crise du logement bruxelloise ne sont pas longues à exposer : 60% de locataires et 40% de propriétaires, des loyers qui explosent et des revenus qui implosent », avance Grace Faes, présidente de la Fédération des Agences Immobilières Sociales de la Région bruxelloise (FEDAIS) et directrice de l’AIS « Comme chez toi ». Face à ce constat d’urgence, les AIS veulent mobiliser les propriétaires : en mettant en location leur bien par l’intermédiaire d’une AIS, ils percevront certes un loyer qui est inférieur au prix du marché – 30% de moins, en moyenne – mais, en échange, ils bénéficieront d’une sécurité et d’une tranquillité de location.

« Les AIS dénichent sur le marché privé des logements qu’elles affectent selon des normes de qualité et qu’elles attribuent selon des prix conventionnés à un nombre croissant de bruxellois en difficulté, explique Grace Faes. A cette fin, les AIS avancent une série d’avantages aux propriétaires et les soulagent des soucis de gestion tout en leur assurant la sécurité de leurs revenus locatifs. Car lorsqu’un propriétaire signe avec une AIS, il est assuré à 100 % sur l’ensemble de la durée du bail. Le locataire, lui, paiera encore moins ».

Rendement éthique

Outre la garantie que le propriétaire touchera un loyer tous les mois, y compris en cas de défaillance du sous-locataire, les bailleurs privés qui souhaitent mettre en location leur logement par ce biais bénéficient aussi d’une diminution de près de 30% de leur précompte immobilier, d’une indexation annuelle du loyer, des assurances annuelles obligatoires, des entretiens annuels obligatoires (chaudière, chauffe-eau, etc…) et de la remise en état de leur logement. La volonté du pouvoir public est aussi de réduire la pression fiscale pour les ‘propriétaires solidaires’ : plusieurs déductions fiscales sont à l’étude, dont l’accès aux primes pour les rénovations. « Celles-ci sont déjà majorées lorsque le bail est confié à une AIS pour une durée de 9 ans », souligne Grace Faes.

« C’est un système où tout le monde est gagnant : le propriétaire touche un loyer avec un rendement éthique, sans avoir les préoccupations habituelles. Quant aux locataires, ils peuvent se loger à un prix décent », conclut Grace Faes. Ces derniers seront choisis sur dossier par le CPAS de leur commune de résidence, selon les mêmes critères que pour l’accès au logement social.

Rafal Naczyk

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