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Le quartier des Balances à Salzinnes : rendre au quartier une identité positive

Le quartier de logements sociaux des Balances à Salzinnes a été pendant trois ans le terrain d’une recherche action menée en partenariat par l’Espacecommunautaire – MJC1 du quartier et le Forem Conseil avec le soutien du Service des Affaires sociales de la Ville de Namur et du Service Culture de la Communautéfrançaise. Une publication vient de sortir : « Formation Recherche Action » par Thierry Tournoy et Olivier Bouche2.

14-12-2005 Alter Échos n° 199

Le quartier de logements sociaux des Balances à Salzinnes a été pendant trois ans le terrain d’une recherche action menée en partenariat par l’Espacecommunautaire – MJC1 du quartier et le Forem Conseil avec le soutien du Service des Affaires sociales de la Ville de Namur et du Service Culture de la Communautéfrançaise. Une publication vient de sortir : « Formation Recherche Action » par Thierry Tournoy et Olivier Bouche2.

Valoriser le quartier

« Nous avions reçu il y a dix ans le mandat de rétablir la paix sociale dans ce quartier où régnait quelque violence qui se portait sur le réseau du TEC,explique le directeur de l’Espace communautaire, Thierry Tournoy. Nous devions amener les jeunes du quartier à faire autre chose qu’à traîner dans la rue. Depuis troisans, la paix sociale est retrouvée et nous avons voulu insuffler une autre dynamique en tâchant de permettre aux jeunes de satisfaire leurs besoins d’emploi ou d’autresbesoins. Nous avons adopté le concept de ‘quartier entreprenant’ en servant de tremplin pour aider les jeunes à réaliser un avenir professionnel ou/et culturel etrendre au quartier une identité positive. Nous travaillons à valoriser le quartier en valorisant les compétences à travers la mise en place d’une école dedanse, d’une émission radio (sur internet), etc. ».

Une analyse du public et du milieu d’implantation de l’Espace communautaire a été effectuée dans un premier temps. On constate une forte proportion de personnesd’origine étrangère (turque et maghrébine principalement), un revenu moyen très bas, un faible accès au marché du travail, une promiscuité etune propreté déficiente des logements et de leurs alentours, ainsi qu’une désagrégation des liens sociaux et un comportement d’assisté des habitants. Unsentiment d’insécurité est ressenti par une majorité d’habitants dans l’environnement de leur logement. Les jeunes manifestent un déficitd’identité, accru par la difficulté de se réaliser et un énorme besoin de reconnaissance sociale et de valorisation.

Face à ces constats, les chercheurs se sont efforcés « d’identifier les barrières symboliques et culturelles des habitants du quartier par rapport aux aidesà la recherche d’emploi ». Un sentiment d’incompréhension est ressenti par une majorité de jeunes, tant de la part des enseignants « qui les laissenttomber », que des décideurs et des associations qui « ne les connaissent pas », de la part des entreprises qui ne répondent pas à leurs candidatures, que deleurs parents « qui brisent leurs aspirations de réussite ». Les jeunes du quartier cumulent les difficultés : décrochage scolaire et familial, problèmesfinanciers, logement vétuste, etc. La difficulté de se construire une stratégie de recherche d’emploi n’est pas la moindre. Mais aussi un manque de reconnaissance descompétences.

Un appel à projets de la CNE et du Forem

Pour combler ce déficit, l’Espace communautaire a répondu à l’appel à projets lancé par la CNE (Syndicat chrétien des employés) encoordination avec le Forem Conseil dont l’objectif en 2004-2005 était d’accompagner le public cible des chômeurs de moins de trente ans. Thierry Tournoy explique : « LeForem se trouvait devant un public difficile à toucher, celui des jeunes dont seulement 15 % répondaient aux convocations ». L’EC a donc proposé de mettre sur pied:
1) Une formation pour développer la capacité d’entreprendre avec en corollaire les compétences transversales de créativité qui sont en déficit.
2) Une formation à la recherche active d’emploi avec des interviews filmées, une aide à la recherche sur internet, etc.
3) Une permanence d’insertion socio-professionnelle assurée tous les mercredis matins au sein même de l’espace communautaire par une éducatrice formée surplace.

Aujourd’hui, cette expérience pilote fait de nombreux émules : les sociétés intérimaires, le Forem, la Ville de Namur, ainsi que la Faculté depsychologie des FUNDP, qui a proposé à l’EC de faire partie des 25 partenaires du projet européen Equal. Pour renforcer l’image positive de ce quartier social,l’échevine des Affaires sociales de Namur a proposé de réaliser des panneaux géants « touristiques » : « Les Balances, quartier entreprenant !» qui seront dressés à des endroits stratégiques.

1. Espace communautaire-MJC des Balances, rue des Bosquets, 38 à 5000 Namur – tél. : 081 74 54 36 – fax. : 081 74 63 86 – courriel : direction.ecmjc@proximus.be (la brochure est disponible à cette adresse).
2. I-E EDUC, rue St Héribert, 18 à 5100 Wépion – courriel : i-e.educ@proximus.be (formation et conseil àl’entrepreneuriat).

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