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Regard critique · Justice sociale

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Le Collectif des entreprises d’insertion du Québec

Le Collectif des entreprises d’insertion du Québec1, créé en 1996, regroupe 42 entreprises d’insertion sur les 50 existantes au Québec. Lesentreprises d’insertion correspondent, en Belgique, aux entreprises de formation par le travail. Le Collectif remplit quatre mandats : la représentation politique et la mise en valeurdes centres, la promotion et le développement des affaires, la formation du personnel, la recherche et le développement. Il s’emploie à « réseauter » lesentreprises d’insertion et se porte garant du respect des sept critères de définition d’une entreprise d’insertion2. Des critères pris en compte parle gouvernement provincial du Québec, en charge des questions d’emploi, dans l’établissement du cadre de reconnaissance et de financement actuel des entreprisesd’insertion.

27-07-2005 Alter Échos n° 155

Le Collectif des entreprises d’insertion du Québec1, créé en 1996, regroupe 42 entreprises d’insertion sur les 50 existantes au Québec. Lesentreprises d’insertion correspondent, en Belgique, aux entreprises de formation par le travail. Le Collectif remplit quatre mandats : la représentation politique et la mise en valeurdes centres, la promotion et le développement des affaires, la formation du personnel, la recherche et le développement. Il s’emploie à « réseauter » lesentreprises d’insertion et se porte garant du respect des sept critères de définition d’une entreprise d’insertion2. Des critères pris en compte parle gouvernement provincial du Québec, en charge des questions d’emploi, dans l’établissement du cadre de reconnaissance et de financement actuel des entreprisesd’insertion.

Les entreprises d’insertion (EI), apparues dans les années 1980, se sont développées dans les années 1990. Ces organismes sans but lucratif gèrent uneactivité économique au service d’une mission sociale. La formation est globale. Les principaux secteurs couverts sont ceux de l’alimentation, de larécupération et du recyclage, de l’entretien ménager, de la menuiserie, de la confection, de l’agrotourisme et du métal. Les centres sont liés par desententes de services avec Emploi-Québec3, qui les finance à 75 %. Ils doivent généralement couvrir leurs frais de production par la vente de leurs biens ouservices. Parmi les similitudes avec les EFT : la tension entre l’économique et le social, la nécessité de formation continue, la demande des formateurs techniques de serencontrer et d’échanger sur leurs pratiques, l’évaluation des acquis des stagiaires. Deux différences majeures les distinguent cependant : les centres proposent desparcours de formation entre 26 et 35 semaines. Une partie de l’enveloppe budgétaire d’Emploi-Québec leur permet de rémunérer les participants au barèmesectoriel minimum de la fonction exercée. Un statut de salarié à durée déterminée qui constitue une source de motivation importante.

Les évolutions

Les entreprises d’insertion sont confrontées à un alourdissement de la « clientèle », qui cumule de plus en plus de difficultés, constate ChantalAznavourian, directrice du Collectif. Les intervenants, dont le rôle est d’abord le support à l’intégration en emploi, ont besoin d’être soutenus et dedévelopper des liens avec les ressources du milieu rapidement mobilisables. Quant aux responsables des centres, ils ont à gérer la croissance économique de leur entreprisetout en préservant la mission première d’insertion. Difficile de stopper le développement des affaires, témoigne Chantal Aznavourian, ancienne directrice d’uneEI. Un développement qui demande à certaines entreprises de se hiérarchiser (véritable virage culturel), avec le défi de maintenir une gestion participative etdémocratique. Les gestionnaires doivent trouver des leviers financiers pour favoriser le développement économique, constituer une réserve et améliorer lesconditions de travail. Une discordance apparaît entre les décisions qui se prennent au niveau d’Emploi-Québec provincial et la mise en application au niveau desrégions. Chaque région définit son plan d’action et réclame son autonomie. Malgré l’existence d’un comité de suivi pour s’assurer quechacune travaille dans le respect d’un cadre de fonctionnement identique, explique Chantal Aznavourian, le défi est de parvenir à une relation de partenariat avecEmploi-Québec. Les centres réclament la possibilité d’accueillir plus de participants en formation, un parcours plus souple dans la durée et donc mieux adaptéà leur clientèle. Enfin, l’on travaille à la reconnaissance des acquis et des compétences sociales en entreprise d’insertion sous forme d’une attestationou d’un diplôme, qui reste du ressort du ministère de l’Éducation.

Des problématiques comparables donc, des enjeux qui dépassent des intérêts nationaux, une même nécessité de visibiliser un secteur associatifdynamique et créatif, explique Sophie Gélinas, agente de communication. Le Collectif organise une rencontre internationale des entreprises d’insertion et des organismes deformation et d’insertion par l’économique des pays francophones (Québec, Belgique, France, Suisse) à Montréal, en automne 2004.

1. www.collectif.qc.ca, ceiq@collectif.qc.ca, tél. 001 (514)270-4905.
2. Mission d’insertion sociale et professionnelle de personnes en situation d’exclusion, engagées dans une démarche volontaire, à qui l’on propose uneexpérience de travail. L’entreprise, sans but lucratif, commercialise des biens ou services et accorde un statut de travailleur salarié à duréedéterminée. Un accompagnement personnalisé est offert pendant et après la formation. La formation lie autant les aspects personnels, sociaux que professionnels. L’EIse situe au centre d’un réseau de partenaires et s’inscrit dans une dynamique de concertation en vue de renforcer l’efficacité des actions auprès de laclientèle.

3. Agence gouvernementale du ministère de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille offrant des services en insertion socioprofessionnelle et maintien en emploi,www.emploiquebec.net.

Nathalie Cobbaut

Nathalie Cobbaut

Rédactrice en chef Échos du crédit et de l'endettement

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