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Regard critique · Justice sociale

Le 13 décembre 2001, à l’initiative d’Eric Tomas, ministre de l’Emploi et de l’Economie1, le gouvernement bruxellois accordait une subvention de 35.564,47 euros pour Jobiris,une initiative pilote de groupement d’employeurs2, appelé aussi GEIQ (groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification). Ce dispositif, d’origine française3, adéjà donné naissance à Agrinsert, en Wallonie4. En se regroupant, des entreprises visent à stabiliser des travailleurs saisonniers et à leur offrir uncontrat à durée indéterminée (précisons qu’il s’agit le plus souvent d’emplois peu qualifiés). Cette formule permet de mutualiser les besoins de certainsemployeurs qui n’auraient pas eu les moyens d’engager les travailleurs individuellement. Les travailleurs engagés bénéficient donc d’un emploi stable qui leur permetd’acquérir de l’expérience et de réaliser leur insertion professionnelle.
Encadré par la mission locale d’Etterbeek5, Jobiris regroupe cinq entreprises du secteur alimentaire6. Jean-Noël Cuvelier, directeur de la mission locale, précise lesconditions de constitution de GEIQ : « Il s’agit d’une activité subsidiaire aux membres, le groupement ne peut pas réaliser de bénéfices au travers de cetteactivité. Tous les membres doivent avoir un numéro de TVA, un de registre de commerce et un autre à l’ONSS (pas de négriers). Le GEIQ constitue également unemployeur à part entière, dont tous les membres sont solidaires financièrement. » Le public cible, lui, est constitué principalement de personnes peu qualifiées :cela implique un partenariat étroit avec l’Orbem pour le recrutement des travailleurs. Il faut effectivement trouver des personnes correspondant aux critères légaux. Il est eneffet question d’engager à terme 13 personnes. Le partenariat de Jobiris réunit donc la mission locale d’Etterbeek, l’Orbem et les entreprises. « Nous ne sommes pas un opérateuréconomique, c’est le groupement d’employeurs qui joue ce rôle. Nous, nous sommes les encadrants sociaux », précise Marcel Breuer, directeur-adjoint de la mission locale.
Enfin, le GEIQ fera l’objet d’une évaluation au terme de sa première année de fonctionnement. Les résultats de cette expérience pourraient déboucher sur lacréation d’autres groupements. « Dans cette phase pilote, nous allons surtout déceler les pièges du système et les mettre en évidence. Nous ne fonçons pastête baissée », souligne Jean-Noël Cuvelier.
1 Bd du Régent 21-23 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 506 33 19, fax : 02 513 50 80.
2 Base légale : Loi Programme du 12 août 2000, articles 186 à 195.
3 Pour plus d’infos : http://www.geiq.org.
4 C’est le second groupement d’employeurs à voir le jour en Belgique. Le projet envisagé dans la région du Centre est resté lettre morte.
5 Chaussée de Wavre, 506 à 1040 Bruxelles, tél. : 02 626 15 40, fax : 02 626 15 54.
6 Il s’agit d’opérateurs saisonniers : marchands de glace, de gaufres, etc.

Baudouin Massart

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