Depuis début novembre, un commissaire spécial du gouvernement wallon est chargé pour deux ans (renouvelables) de se substituer au conseil d’administration et àl’assemblée générale de la Maison liégeoise (société immobilière de service public). Claude Rochefort, ex-expert au cabinet du ministre duLogement (et bourgmestre d’Ans) Michel Daerden et directeur de la société de logement de Nivelles, a repris les rênes d’une société en déficit de815 millions, malgré un plan d’assainissement de dix ans. Les instances dirigeantes de la Maison liégeoise n’ont pas apprécié la décision wallonne : lasociété a d’ailleurs introduit un recours en annulation devant le Conseil d’État.
Vers une société modèle
Claude Rochefort ne cache pas son embarras : « Le jour de mon arrivée, je n’étais vraiment pas à l’aise », reconnaît-il. La réticence des responsablesliégeois est compréhensible. Le comité permanent de la société est conscient que certaines choses sont à modifier. Le recours a d’ailleursété introduit car la Maison liégeoise avait déjà commencé à régler certains problèmes ».
Le recours au Conseil d’État n’est toutefois pas suspensif. Claude Rochefort siège donc à Liège depuis deux semaines : il lit (et relit), résume lesvolumineux dossiers et il rencontre les chefs de service : « Il est trop tôt pour trouver l’origine du déficit, déclare-t-il, mais ce sera indispensable. De toutesfaçons, seul je n’y arriverai pas. La solution ne pourra émerger que via une collaboration. Sinon, on fait table rase, on construit une nouvelle société et on vendle patrimoine (NDLR : 3.200 logements) ». Après deux semaines de travail, Claude Rochefort est optimiste : « L’ambiance est à présent très bonne ». La mission ducommissaire spécial ? « Bâtir une société modèle dans deux ans, dit-il, c’est-à-dire avec un plan à long terme pour la trésorerie et lebilan ».
Revenus locatifs trop bas
Le commissaire demande qu’on « arrête de casser du sucre sur la Maison liégeoise. Ce n’est pas la seule société immobilière wallonne en déficit ».Et de préciser : « À Liège, le revenu des locataires est très bas : moins de 400.000 francs imposables par ménage et encore moins pour les candidats sur la listed’attente. La solution passe notamment par une recette locative supérieure, mais le revenu intervient pour 60% du loyer et la réputation de la Maison liégeoisen’incite pas les travailleurs à postuler. Ils cherchent plutôt à se loger en périphérie ». Il conclut : « Sans aide interne et externe, on n’en sortirapas. Il ne faudra pas répéter les mêmes erreurs et la Région devra intervenir ».
Quant à un éventuel combat d’influence entre les deux tendances du PS (en périphérie, le ministre et bourgmestre d’Ans Michel Daerden et, au centre, le duoMaggy Yerna, échevine liégeoise, et Jacques Leclercq, président du conseil d’administration de la Maison liégeoise), Claude Rochefort répond « êtreLouviérois. J’ai été expert au cabinet du ministre Daerden, mais je travaille à Nivelles depuis 25 ans et je ne suis pas impliqué dans la politiqueliégeoise ».
1 Maison liégeoise. Parvis des Ecoliers, 1 à 4020 Liège, tél. : 04 349 40 40.
terry
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