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La Cohésion sociale bruxelloise doit communiquer

Ce 21 octobre, le secteur de la Cohésion sociale francophone bruxellois a pris connaissance du second rapport d’évaluation le concernant. S’il est difficile de chiffrer lesrésultats des actions, le décret n’est pas remis en cause pour autant. Mais il est demandé au secteur de mieux visibiliser ses actions.

03-11-2008 Alter Échos n° 261

Ce 21 octobre, le secteur de la Cohésion sociale francophone bruxellois a pris connaissance du second rapport d’évaluation le concernant. S’il est difficile de chiffrer lesrésultats des actions, le décret n’est pas remis en cause pour autant. Mais il est demandé au secteur de mieux visibiliser ses actions.

Cent cinquante acteurs de la Cohésion sociale bruxelloise étaient venus au théâtre Molière à Ixelles pour entendre la présentation de leur secondrapport d’évaluation. S’il s’agit d’une matière Cocof (Commission communautaire française), elle intéresse également les acteurs néerlandophones quipoursuivent les mêmes objectifs, tel le BON (Brussels Onthaalbureau), qui était présent dans la salle. On rappellera qu’en 2004, le décret Cohésion sociale atransformé les politiques d’Intégration sociale des personnes issues de l’immigration, et de Cohabitation des communautés locales (Intégration/Cohabitation) dela Cocof en « politiques de cohésion sociale ». Par la même occasion, on est passé d’une politique visant des personnes à une politique territoriale.L’objectif du décret est de favoriser le développement harmonieux des différentes communautés vivant dans les quartiers bruxellois défavorisés et/oud’origine immigrée, au travers du travail social de terrain. Une attention toute particulière est portée à la construction de dynamiques communautaires etparticipatives. L’évaluation de cette politique a été confiée au Centre régional d’appui cohésion sociale (Cracs), hébergé au Centre bruxelloisd’action interculturelle1.

Que retenir ?

Comme déjà signalé l’an passé, la cohésion sociale se construit en lien avec d’autres politiques, comme l’emploi, le logement, l’aménagement duterritoire, la lutte contre la précarité, l’enseignement, la santé. En tant que telle, cette politique regroupe des actions éducatives et culturelles, du travailcommunautaire ou encore des accueils sociaux individualisés.
Présentant l’évaluation, Alexandre Ansay du Cracs remarque que cinq catégories d’actions dominent : les animations citoyennes (9 %), l’alphabétisation et lefrançais langue étrangère (FLE) (11 %), le soutien scolaire (13 %), les actions socioculturelles (16 %) et les animations plurielles (21 %). Concernant lespublics, il souligne « une relative mixité des publics réguliers, même si les femmes sont légèrement plus présentes ». On retiendraaussi que les primo-arrivants constituent 12 % du public visé. Dès lors, la question est ouvertement posée de savoir s’il ne faut pas mener une politique spécifiqueà l’égard de ceux-ci en Région de Bruxelles-Capitale, concernant leur accompagnement et leur suivi.

Concernant l’évaluation elle-même, la question du quantitatif demeure. Comment faire du chiffre qui fasse sens ? La cohésion sociale n’est pas spectaculaire, au contraire de« l’incohésion » – telles les émeutes. Dans un autre registre, les associations ont apprécié de voir la Cocof venir sur le terrain mais ellessoulignent les lourdeurs d’une évaluation annuelle.

Plus de visibilité

Présent en fin de matinée, le ministre-président Charles Picqué (PS) qui a en charge la Cohésion sociale, a admis que pendant longtemps, à travers lespolitiques de la ville, on avait agi sur la brique, sur l’image, avant de se rendre compte qu’il fallait renforcer l’intégration sociale. Plus spécifiquement, il a abondé dans lesens d’une politique en faveur des primo-arrivants et sur l’apprentissage des langues.

Par ailleurs, Charles Picqué a invité le secteur à visibiliser le travail de cohésion sociale. « Il faut se « vendre », a-t-il martelé. Lesévénements d’Anderlecht [mai 2008] ont été très graves. Il faut communiquer sur la cohésion sociale et valoriser le travail des associations. Je compted’ailleurs mener une courte recherche sur la visibilité du travail des associations. » Il admet qu’il est difficile d’évaluer dans certains secteurs, certaines politiquesétant difficilement quantifiables. Avant d’ajouter : « Si une série de dispositifs n’existaient pas, peut-être y aurait-il plus de problèmes ?Dès lors, pour pérenniser ceux-ci, et les emplois, il faut bien communiquer sur les actions. »

Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas de remise en question du décret : les moyens ont été augmentés de 4 % en 2009, entre autres pour des actions visant lesprimo-arrivants.

1. CBAI-Cracs :
– adresse : avenue de Stalingrad, 24 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 289 71 61
– courriel : alexandre.ansay@cbai.be
– site : www.cbai.be

Baudouin Massart

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