Un enfant bruxellois sur deux grandit dans une famille plurilingue. Une réalité que l’école ne peut plus ignorer, surtout dans un contexte où la capitale se rêve en ville multilingue.
Matteo est un petit garçon de 3 ans, mais il pourrait s’appeler Diego, Louna, Mei ou Dragan. Il est né à Bruxelles, bien que de nationalité italienne. Il ne parle pas français à la maison. Quand il débarque en classe, Matteo continue de s’exprimer dans la langue de Dante comme il le fait chez lui. Souvent, cela n’attire pas l’attention, car, dans sa classe, il est loin d’être le seul à ne pas parler français. Mais parfois, cela ne passe pas, et il n’est pas rare d’entendre le petit garçon se faire réprimander à coups de «Matteo, on parle français à l’école». Pour sa mère, Anna, ce n’est pas toujours simple à accepter. «Cela fait mal au cœur de voir l’expression paumée de votre fils lorsque son institutrice lui dit cela. Comme s’il avait fait quelque chose dont il faut avoir honte.» La mère de famille est tout à fait d’accord avec le fait de veiller à ce que les enfants s’expriment en français, «mais il ne faut pas non plus les inhiber lorsqu’ils s’expriment dans leur langue maternelle». À ses yeux, il faudrait vraiment former les enseignants pour qu’ils développent une profonde sensibilité linguistique.
«Des écoles maternelles accueillant plus de 50% d’élèves allophones n’ont plus rien d’excep...
La suite de cet article est réservé à nos abonnés
Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne
Déjà abonné ?
Un enfant bruxellois sur deux grandit dans une famille plurilingue. Une réalité que l’école ne peut plus ignorer, surtout dans un contexte où la capitale se rêve en ville multilingue.
Matteo est un petit garçon de 3 ans, mais il pourrait s’appeler Diego, Louna, Mei ou Dragan. Il est né à Bruxelles, bien que de nationalité italienne. Il ne parle pas français à la maison. Quand il débarque en classe, Matteo continue de s’exprimer dans la langue de Dante comme il le fait chez lui. Souvent, cela n’attire pas l’attention, car, dans sa classe, il est loin d’être le seul à ne pas parler français. Mais parfois, cela ne passe pas, et il n’est pas rare d’entendre le petit garçon se faire réprimander à coups de «Matteo, on parle français à l’école». Pour sa mère, Anna, ce n’est pas toujours simple à accepter. «Cela fait mal au cœur de voir l’expression paumée de votre fils lorsque son institutrice lui dit cela. Comme s’il avait fait quelque chose dont il faut avoir honte.» La mère de famille est tout à fait d’accord avec le fait de veiller à ce que les enfants s’expriment en français, «mais il ne faut pas non plus les inhiber lorsqu’ils s’expriment dans leur langue maternelle». À ses yeux, il faudrait vraiment former les enseignants pour qu’ils développent une profonde sensibilité linguistique.
«Des écoles maternelles accueillant plus de 50% d’élèves allophones n’ont plus rien d’excep...