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"L'emploi, une préoccupation essentielle de la présidence espagnole"

24-01-2002 Alter Échos n° 113

Malgré le sérieux ralentissement qui frappe l’économie européenne et une hausse probable du chômage en 2002, les quinze États membres se mobilisentpour mener à bon port le processus de Lisbonne d’ici 2010. C’est à cette date butoir qu’ils comptent bien réaliser l’objectif du plein emploi telqu’il fut fixé au Sommet de Lisbonne en 20001. Lors de la réunion informelle à Burgos sous présidence espagnole à laquelle participait la Commissaire AnnaDiamantopoulou, les 18 et 19 janvier 2002, les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales des quinze ont placé l’emploi au centre de leur discussion en vue du sommet deprintemps à Barcelone. Celui-ci aura notamment pour tâche d’évaluer et d’orienter les politiques économiques et de l’emploi de l’Unioneuropéenne pour les mois à venir.
Lors d’une rencontre entre la Troïka sociale et les partenaires sociaux européen, Emilio Gabaglio, le secrétaire général de la CES, constatant que « le vraiproblème se situe au niveau des chefs d’États et de gouvernement »2 a demandé « aux ministres de l’Emploi d’encourager leurs collègues du ConseilÉcofin à soutenir davantage la croissance pour donner toutes ses chances au processus de Lisbonne ». Pour la CES, une plus grande synergie entre les différents processus doitêtre obtenue.
Les politiques actives du marché du travail reposant sur une levée des obstacles fiscaux et sociaux demeurent l’instrument privilégié par les quinze enmatière d’emploi. Et une attention particulière sera accordée aux travailleurs âgés, aux politiques d’égalité des chances entre les hommeset les femmes, à la formation tout au long de la vie et au rôle des partenaires sociaux. Cette unanimité obtenue sur la voie à suivre ne doit pas masquer le débatactuel qui porte sur le lien entre quantité et qualité de l’emploi. Si la qualité constituait l’une des priorités de la présidence belge enmatière sociale, certains pays comme le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie veulent avant tout créer de nouveaux emplois avant de s’assurer de leur qualité. Enrevanche, la France et la Belgique entendent toujours accorder la préséance au maintien et au développement de la qualité.
À Burgos, la Commission européenne a rappelé les axes de son action en matière d’emploi pour « doper » le processus de Lisbonne. La carte d’assistance sanitaireeuropéenne devrait ainsi favoriser davantage encore la libre circulation des travailleurs. Quant à l’augmentation significative des restructurations d’entreprisesconstatée en une décennie, elle a pesé lourdement sur l’emploi. Dans la foulée de la Présidence belge, fortement attentive à cette question, laCommissaire Anna Diamantopoulou a donc pris l’initiative le 15 janvier dernier de consulter les partenaires sociaux sur la nécessité d’établir des bonnes pratiquesque les entreprises devront suivre lors de ces restructurations3. Quatre thèmes seront débattus :
> employabilité et adaptabilité ;
> efficacité et simplification des lois et procédures ;
> responsabilité extérieure des entreprises, notamment les conséquences locales d’une restructuration ;
> modalités de mise en œuvre d’une « restructuration socialement responsable ».
La stratégie européenne de l’emploi va faire l’objet d’une évaluation poussée dans les mois qui viennent et en particulier lors de la présidencedanoise, qui suit l’espagnole. Les ministres de l’Emploi se sont d’ores et déjà accordés sur la nécessité de rationaliser et de simplifier ladémarche dans le sens
> d’une diminution des lignes directrices pour éviter qu’elles ne deviennent à la longue répétitives ;
> d’une fixation d’objectifs concrets en matière d’emploi.
1 Au sommet de Lisbonne en 2000, les chefs d’État et de Gouvernement ont balisé la route pour arriver à un niveau de plein emploi en Europe pour 2010 et pour atteindre untaux d’emploi plus élevé.
2 Agence Europe, lundi-mardi 21 et 22 janvier, p. 12.
3 En 2003, la Commission devrait lancer une procédure de consultation des partenaires sociaux sur l’établissement au niveau européen de mécanismes librementconsentis de médiation, d’arbitrage et de conciliation en cas de conflit du travail.

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