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Regard critique · Justice sociale

Santé

Joueurs compulsifs, les grands perdants

Toujours plus banalisés, les jeux d’argent prospèrent sur le dos des joueurs compulsifs, soit environ 6% des joueurs. Pour ces malades du jeu, les groupes de parole, sur le modèle des Alcooliques anonymes, ouvrent une voie vers le rétablissement.

«Quand je joue, je deviens la pire manipulatrice du monde. Le jeu me transforme totalement. Il change ma personnalité», raconte Natacha, vendeuse dans le Brabant wallon. Jusqu’à ses 27 ans, Natacha* était pourtant sans passion et sans vice. «Dans la vie de tous les jours, j’aime garder le contrôle, je suis du genre très dure envers moi-même. Je n’ai jamais touché à l’alcool ou à la drogue.» Grandir avec une mère alcoolodépendante avait suffi à lui donner le goût de l’eau; fréquenter un joueur compulsif lui ouvrira les portes des casinos virtuels. «Il s’était fait interdire de jeux, mais il jouait en ligne, avec mon identité. J’ai toujours eu tendance à me rapprocher de gens qui avaient des problèmes d’addiction…» À cause de ce qu’elle appelle de son côté «Mère Teresa», Natacha a fini par tomber dans le piège dont elle pensait pouvoir tirer un autre. «J’ai eu la chance du débutant. J’ai misé un euro et j’en ai gagné 2.000.» Alors qu’elle vient de se séparer, cette somme est pile ce qui lui manque pour payer la caution d’un nouvel appartement. Comment ne pas croire au signe du destin?
À perdre la raison
«Il y a trois phases dans le processus de dépendance au jeu: la phase de gain, la phase de perte et la phase de désespoir, détaille François Mertens, psychologue à l’asbl bruxelloise Le Pélican, spécialisée dans les addictions. Le premier gain signifiant est l’accident qui déclenc...

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Julie Luong

Julie Luong

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