Encore mineurs ou ayant à peine atteint l’âge de la majorité, de nombreux jeunes, belges ou étrangers, errent entre un canapé de fortune, des structures d’accueil d’urgence et la rue. Ils ont échappé ou ont été lâchés par les dispositifs d’aide et suscitent l’inquiétude des travailleurs sociaux. Lesquels se mobilisent afin d'élaborer des dispositifs pour les raccrocher au système.
«J’ai trouvé une fois un parc, j’avais ma couette et j’ai dormi sur un banc, la deuxième fois dans un garage et les autres fois c’était vraiment dehors dehors, dans des gares… J’étais toute seule, j’avais peur quand même parce que c’est le monde de la nuit, c’est différent, y a tous les SDF qui viennent voir si t’as pas à manger ou des pièces. Mais on dort pas beaucoup dans ces cas-là, c’est vraiment dormir une ou deux heures juste histoire de dire, se reposer.» C’est dans le cadre d’une recherche exploratoire1 menée en 2018 par le Forum-Bruxelles contre les inégalités sur la problématique des «jeunes en errance» que cette jeune fille confie son angoisse de la nuit en rue. (Tous les témoignages de jeunes dans cet article sont issus de cette étude.) Comme elle, de nombreux adolescents ou jeunes adultes endurent les embûches d’un parcours marqué par une instabilité de logement – voire un long parcours en rue – et un décrochage des institutions censées les protéger. Si leur nombre est difficile à estimer...
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Encore mineurs ou ayant à peine atteint l’âge de la majorité, de nombreux jeunes, belges ou étrangers, errent entre un canapé de fortune, des structures d’accueil d’urgence et la rue. Ils ont échappé ou ont été lâchés par les dispositifs d’aide et suscitent l’inquiétude des travailleurs sociaux. Lesquels se mobilisent afin d'élaborer des dispositifs pour les raccrocher au système.
«J’ai trouvé une fois un parc, j’avais ma couette et j’ai dormi sur un banc, la deuxième fois dans un garage et les autres fois c’était vraiment dehors dehors, dans des gares… J’étais toute seule, j’avais peur quand même parce que c’est le monde de la nuit, c’est différent, y a tous les SDF qui viennent voir si t’as pas à manger ou des pièces. Mais on dort pas beaucoup dans ces cas-là, c’est vraiment dormir une ou deux heures juste histoire de dire, se reposer.» C’est dans le cadre d’une recherche exploratoire1 menée en 2018 par le Forum-Bruxelles contre les inégalités sur la problématique des «jeunes en errance» que cette jeune fille confie son angoisse de la nuit en rue. (Tous les témoignages de jeunes dans cet article sont issus de cette étude.) Comme elle, de nombreux adolescents ou jeunes adultes endurent les embûches d’un parcours marqué par une instabilité de logement – voire un long parcours en rue – et un décrochage des institutions censées les protéger. Si leur nombre est difficile à estimer...