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Regards économiques analyse les recettes de l'OCDE pour l'emploi des jeunes

La dernière livraison de Regards économiques1, la revue de l’Ires (Institut de recherches économiques et sociales de l’UCL) propose une analyse de Bruno Vander Linden sur le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) concernant l’emploi des jeunes en Belgique2.

30-11-2007 Alter Échos n° 241

La dernière livraison de Regards économiques1, la revue de l’Ires (Institut de recherches économiques et sociales de l’UCL) propose une analyse de Bruno Vander Linden sur le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) concernant l’emploi des jeunes en Belgique2.

Inutile de rappeler que la question est des plus pressantes, particulièrement en Wallonie et à Bruxelles : pour l’année 2006, le taux de chômage moyen des 15-24 ansétait de 35,5 % à Bruxelles et de 31,3 % en Wallonie (pour 12,5 % en Flandre). Signalons toutefois que, en termes relatifs, la situation est plus grave en Flandre. Le taux dechômage des 15-24 ans y est 3,1 fois plus élevé que celui des 25-49 ans, alors que ce rapport est de 2,9 en Wallonie et « seulement » de 2 à Bruxelles.

Investir dans la certification des compétences acquises en stage

Face à cette situation catastrophique, l’OCDE préconise notamment une généralisation de l’alternance à tous les niveaux (ce que prévoit partiellement leContrat pour l’école). Ce qui présuppose, selon Bruno Van der Linden, de « tirer l’alternance vers le haut ». Pour ce faire, l’économiste de l’Ires plaide pour que lenombre de stages, les ressources de l’entreprise consacrées à l’encadrement et à la rémunération occupent « une certaine place dans l’agenda desnégociations paritaires, au même titre que le niveau des salaires, les régimes de prépension ou la formation continue des travailleurs adultes ».

Mais c’est également au niveau de la crédibilité de ces formations qu’il s’agirait de travailler en renforçant leur harmonisation. À ce titre,l’économiste de l’Ires préconise un sérieux investissement dans des institutions de certification et de valorisation des compétences acquises. Et ce, non seulement pourvaincre « les réticences des jeunes doutant des bénéfices de la formule », mais également pour faire en sorte que le stagiaire puisse « valoriser soneffort de formation sur le territoire le plus large possible, auprès d’un très grand nombre d’employeurs ». De tels objectifs présupposent un systèmecentralisé en matière de certification de réussite des modules de formation et de reconnaissance des modules dans les grilles salariales.

Enfin, sur deux des recommandations récurrentes de l’OCDE, l’article de Regards économiques exprime quelques bémols. On sait en effet que l’OCDE propose de supprimerà terme l’accès à une allocation d’assurance chômage, pour le public jeune sans expérience professionnelle suffisante, pour ouvrir le droit par l’exercice d’uneprofession (ce droit est actuellement acquis à l’issue du stage d’attente). Pour Bruno Van der Linden : « L’application éventuelle de cette réforme requerrait la mise enplace de conditions allégées et souples d’ouverture de droit à l’assurance chômage par le travail, une stimulation renforcée de l’offre d’emplois pour les jeunes, unrenforcement des moyens des centres publics d’action sociale, y compris dans leur rôle de réinsertion, et une lutte plus active contre les pièges financiersparticulièrement présents dans le cadre des mesures d’assistance. »

L’accompagnement précoce : peut-être pas le plus efficient

Quant à la recommandation de l’OCDE d’accompagner et de contrôler de manière sélective et intensive les jeunes en décrochage scolaire ou nouvellementsélectionnés, Bruno Van der Linden la relativise en partant du principe qu’un accompagnement de qualité est intensif et coûteux : « En intervenant trèstôt dans l’épisode de chômage et pour des populations importantes, on risque soit de gaspiller des ressources, soit de devoir renoncer à un accompagnement intensif faute demoyens suffisants. » Selon lui, il serait dès lors plus efficace de cibler l’accompagnement sur des chômeurs inoccupés depuis plusieurs mois (six mois par exemple).

1. Regards économiques, n° 56, novembre 2007. La revue est consultable en ligne : www.uclouvain.be/regards-economiques.html
2. OCDE, Des emplois pour les jeunes. Belgique, Éditions OCDE, Paris, 2007.

Edgar Szoc

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