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"Hazette veut relancer l'épreuve de qualification en nette baisse dans le technique et le professionn"

18-11-2002 Alter Échos n° 131

Que ce soient les certificats de qualification de fin de 6e ou de fin de 7e, le nombre de qualifications a fortement baissé à partir de l’année scolaire 1996-1997. Lesdernières « statistiques rapides 2001-2002 de l’enseignement de plein exercice » soulignaient que, dans le secondaire, « la délivrance des certificats de qualificationconnaît une évolution alarmante: le nombre d’élèves qui ont obtenu un CQ6 ou un CQ7 a en effet chuté de 18409 en 1997 à 15885 en 2001, l’enseignementprofessionnel étant particulièrement touché ».
La qualification (CQ6 ou CQ7) est l’épreuve que passent les élèves du qualifiant (enseignement technique et professionnel, Cefa compris) en fin de parcours scolaire afind’attester leurs compétences professionnelles.
Par ailleurs, les élèves de ces filières peuvent obtenir un certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS, qui donne accès à l’enseignementsupérieur),
> en plus de leur CQ6 dans le technique de qualification (et bientôt dans les CEFA),
> mais pas dans le professionnel, à moins de tenter un CQ7 (année supplémentaire).
Les valeurs des diplômes
Selon Alain Dufays, directeur du Service des statistiques de la CFWB1, à partir de ces deux certifications que tout élève de l’enseignement qualifiant est censédécrocher, il y a trois cas de figure: « Les élèves obtiennent les deux; ni l’un, ni l’autre ou encore soit l’un, soit l’autre ». Les deux certificationss’autonomisent en effet l’une par rapport à l’autre.
Ainsi, en 6e technique de qualification tTQ), au 1er octobre 2000, 58,6 % obtiennent leur « qualif »; et ces pourcentages sont respectivement de 63,5 % pour les 6e P; de 67,5 % pour les7e TQ; de 58,1 % pour les 7e P.
L’évolution est liée à la forte baisse de fréquentation du professionnel. Si 27,1 % des élèves du secondaire se trouvent en 2000-2001 en TQ et 20,2 % enprofessionnel, cinq ans plus tôt, ces chiffres étaient de 24 et de 21,9 %. On le voit: l’augmentation du TQ ne compense pas une perte nette pour le qualifiant, ce qui explique une partde la baisse de « qualifs ». Par ailleurs cette augmentation des TQ diminue directement le nombre de « qualifs »: leur CESS leur permettant de passer dans le supérieur,ce qui correspond à leur projet, un diplôme qualifiant ouvrant les portes du marché de l’emploi leur est moins utile. Le taux d’échec interviendrait aussi pour une part,ainsi que les pratiques d’écoles (le fait de constituer un jury différent du conseil de classe pour la qualif ou non, de ne pas systématiquement encourager à passer laqualif).
Généraliser la qualif?
Au cabinet Hazette, cette évolution inquiète. Une circulaire générale retraçant l’évolution des principaux dossiers du secondaire (intitulée «Bilans et perspectives »2) a récemment explicité la volonté ministérielle sur ce plan: « L’épreuve de qualification seragénéralisée et imposée au terme des filières qualifiantes ». Mais pour que cette exigence concerne bien tous les réseaux d’enseignement, il faut encore« consulter les PO » pour définir la marche à suivre.
^ur le terrain, des questions se posent effectivement. Patrick Beaudelot, du CEFA d’Anderlecht3, constate que même en CEFA, « l’enjeu de la qualif n’est pas toujours suffisant pouréviter un décrochage en 6e alors qu’il n’y a plus qu’à conclure ». « Malgré nos efforts d’accompagnement, certains ne se mettent pas en condition pour passerdes examens. » Parfois l’élève s’investit dans l’entreprise au point de quitter l’école. Plus souvent, il s’agit d’un décrochage généralisé(parfois collectif au sein d’une année). Mais, phénomène intéressant: « Parfois, le jeune qui a quitté le CEFA sans sa qualif revient l’année suivantedans le centre après avoir été confronté à l’Orbem et aux employeurs ». P. Beaudelot, favorable à un encouragement à généraliserla qualif, est partagé face à l’idée qui circule: revenir sur une pratique qui a pris fin il y a une dizaine d’années, la liaison obligatoire de la qualif au certificatd’études de 6e P ou au CESS. « Il ne faudrait pas hausser les exigences à un niveau hors d’atteinte pour les jeunes. »
1 Service général de l’informatique et de statistiques, boulevard Pachéco, 19, bte 0 à 1010 Bruxelles – tél.: 02/210 55 46.
2 Voir: http://www.ministre.pierre.hazette.org/
3 Rue Brogniez, 170 à 1070 Bruxelles – tél.: 02/523 21 79.

Agence Alter

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