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Flandre : rapport critique de l’Hiva sur l’accompagnement des chômeurs

À la demande du gouvernement flamand sortant, le Hoger Instituut voor de Arbeid de la KUL (Hiva) a publié à la mi-juillet une étude d’évaluation sur lesmesures d’accompagnement des chômeurs en Flandre. Selon l’étude, en termes de nombre de demandeurs d’emploi aidés, le VDAB (équivalent flamand du Forem etde l’Orbem) remplit sa mission : 70.000 chômeurs ont bénéficié en 2003 d’un accompagnement, un nombre en constante augmentation et supérieur aux 66.000parcours prévus. Pour le reste, le jugement d’Hiva sur les résultats obtenus est plus nuancé.

29-08-2004 Alter Échos n° 169

À la demande du gouvernement flamand sortant, le Hoger Instituut voor de Arbeid de la KUL (Hiva) a publié à la mi-juillet une étude d’évaluation sur lesmesures d’accompagnement des chômeurs en Flandre. Selon l’étude, en termes de nombre de demandeurs d’emploi aidés, le VDAB (équivalent flamand du Forem etde l’Orbem) remplit sa mission : 70.000 chômeurs ont bénéficié en 2003 d’un accompagnement, un nombre en constante augmentation et supérieur aux 66.000parcours prévus. Pour le reste, le jugement d’Hiva sur les résultats obtenus est plus nuancé.

En accord avec le plan de l’ex-ministre fédéral de l’Emploi Frank Vandenbroucke, la priorité est désormais donnée à l’accompagnement desjeunes. Ceux-ci sont invités pour un premier entretien d’évaluation dans le courant du troisième ou du quatrième mois qui suit leur inscription comme demandeurd’emploi. Mais selon Ludo Struyven, de l’Hiva, cette priorité se fait au détriment de certains groupes « à risques » : les chômeurs de plus de 45ans, les chômeurs de longue durée peu qualifiés, et enfin ceux dont la connaissance du néerlandais est insuffisante. Il faut dire que la charge de travail estélevée pour les collaborateurs du VDAB : chacun d’entre eux traite en moyenne 188 dossiers par an. Ceux-ci reconnaissent eux-mêmes ne pas réellement avoir le temps deprocéder à de véritables entretiens d’évaluation approfondis. Pour Ludo Struyven, l’aide proposée par le VDAB aux demandeurs d’emploi est souventtrop standardisée pour être réellement adaptée aux besoins et, d’une manière plus générale, trop peu centrée sur le résultat,autrement dit sur l’obtention à terme par le chômeur d’un emploi.

Le Voka saute sur la balle

Du côté des demandeurs d’emploi, le taux de satisfaction est toutefois relativement élevé : 6,9 sur 10 en moyenne. Ce taux est toutefois moins élevéparmi les immigrés, un résultat que les chercheurs de l’Hiva attribuent à leur niveau d’exigence plus élevé que la moyenne : 60 % d’entre euxveulent se voir proposer directement un emploi, contre moins de 40 % pour les Flamands de souche, et ils jugent également les délais d’attente trop longs pour les formations duVDAB (2 mois et demi en moyenne). Enfin, le VDAB reste aussi majoritairement perçu par les demandeurs d’emploi, toutes origines confondues cette fois, comme un organisme decontrôle plus que de formation, bien que le contrôle des chômeurs proprement dit soit la prérogative de l’Onem.

Le Voka, fédération d’entreprises flamandes, a repris au vol certains des résultats de l’étude et décerné un « peut mieux faire »au VDAB. Dans un communiqué, le Voka relève notamment que la coordination est très imparfaite entre ceux qui, au VDAB, s’occupent des parcours d’accompagnement, etceux qui aiguillent les demandeurs d’emploi vers les offres existantes. La fédération d’entreprises estime également que les chômeurs sont insuffisammentinformés de leurs droits et de leurs devoirs. L’arbitraire semble également régner dans la manière avec laquelle les différents collaborateurs du VDABcommuniquent les informations dont ils disposent aux inspecteurs de l’Onem. Peu avant la publication des conclusions de l’étude de l’Hiva, le Voka avait renvoyé laballe au nouveau gouvernement flamand, ainsi qu’au comité de gestion du VDAB, et plaidé également pour une implication plus grande du secteur privé dans le processusd’accompagnement.

D’après De Morgen et De Standaard.

Pierre Gilissen

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