Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Social

Comment Utrecht prend en charge les sans-abri sans titre de séjour

Si les maires pouvaient gouverner, le monde serait-il différent? Le politologue américain Benjamin Barber le pensait, la ville néerlandaise d’Utrecht le prouve. Là où l’État néerlandais mettait littéralement à la rue les personnes sans titre de séjour, la ville s’est engouffrée dans la brèche en mettant sur pied un modèle d’accueil sophistiqué et réussi… «Bed, bad, brood en begeleiding», pour «lit, bain, pain et accompagnement». Une histoire d’humanité… et d’intérêt personnel. 

La ville d'Utrecht offre aux sans-abri sans papiers quatre «b»: bed, bad, brood en begeleiding (lit, bain, pain et conseils). Pour 92% des personnes hébergées, une solution durable sera finalement trouvée. © SNDVU

Un article initialement publié dans MO, Mondiaal Nieuws Magazine - Traduction: Manon Legrand
En 2015, Mirwais Mahrzoi débarque, via un trafiquant d’êtres humains, dans une ruelle de Rotterdam. Les conseils de survie reçus durant son voyage coûteux se résumaient à: «Interpellez un policier en lui disant que vous voulez demander l’asile aux Pays-Bas.» Muni de ce conseil et convaincu que les ponts avec l’Afghanistan étaient définitivement coupés, Mirwais est descendu. Sans savoir que cela lui prendrait encore beaucoup de temps pour trouver la sérénité.
À Rotterdam, Mirwais a été envoyé à Ter Apel, dans le nord du pays, pour se présenter au bureau central d’inscription comme demandeur d’asile. Il a séjourné ensuite dans de nombreux centres pour demandeurs d’asile durant sa longue procédure: Ter Apel, Alphen-sur-le-Rhin, Budel, et enfin un centre d’accueil près d’Utrecht.
C’est alors qu’est arrivé un courrier lui signalant que le gouvernement néerlandais ne voyait aucune raison de lui accorder une protection. Son avenir s’est assombri. «Comme si retourner à Kaboul était une option», se disait Mirwais, se secouant la tête, comme s’il ne pouvait toujours pas y croire. Et il resta donc, sans titre de séjour. Destiné, comme beaucoup d’autres, à mener une vie dans l’ombre et l’illégalité. Mais la municipalité d’Utrecht en a décidé autrement. Il a atterri dans un abri d’urgence.
«C’était ...

La suite de cet article est réservé à nos abonnés

Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne

Déjà abonné ?

Un article initialement publié dans MO, Mondiaal Nieuws Magazine - Traduction: Manon Legrand
En 2015, Mirwais Mahrzoi débarque, via un trafiquant d’êtres humains, dans une ruelle de Rotterdam. Les conseils de survie reçus durant son voyage coûteux se résumaient à: «Interpellez un policier en lui disant que vous voulez demander l’asile aux Pays-Bas.» Muni de ce conseil et convaincu que les ponts avec l’Afghanistan étaient définitivement coupés, Mirwais est descendu. Sans savoir que cela lui prendrait encore beaucoup de temps pour trouver la sérénité.
À Rotterdam, Mirwais a été envoyé à Ter Apel, dans le nord du pays, pour se présenter au bureau central d’inscription comme demandeur d’asile. Il a séjourné ensuite dans de nombreux centres pour demandeurs d’asile durant sa longue procédure: Ter Apel, Alphen-sur-le-Rhin, Budel, et enfin un centre d’accueil près d’Utrecht.
C’est alors qu’est arrivé un courrier lui signalant que le gouvernement néerlandais ne voyait aucune raison de lui accorder une protection. Son avenir s’est assombri. «Comme si retourner à Kaboul était une option», se disait Mirwais, se secouant la tête, comme s’il ne pouvait toujours pas y croire. Et il resta donc, sans titre de séjour. Destiné, comme beaucoup d’autres, à mener une vie dans l’ombre et l’illégalité. Mais la municipalité d’Utrecht en a décidé autrement. Il a atterri dans un abri d’urgence.
«C’était ...

La suite de cet article est réservé à nos abonnés

Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne

Déjà abonné ?

Tine Danckaers

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)