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Regard critique · Justice sociale
© Tiffanie Vande Ghinste

La Région bruxelloise va installer un Conseil de la nuit afin de gérer au mieux la vie nocturne de la capitale belge, a indiqué le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), en réponse à une question parlementaire de Bianca Debaets (CD&V), a rapporté Bruzz ce mardi.

Après la Charte de la vie nocturne adoptée en mai 2019 par la Ville de Bruxelles pour le quartier Saint-Jacques, au tour de la Région de se pencher sur la gestion des enjeux nocturnes de la capitale : elle va mettre en place un Conseil de la nuit, comme annoncé dans sa déclaration de politique générale.

Le Conseil de la nuit bruxelloise comptera, indique l’Agence Belga, plusieurs représentants, notamment du secteur commercial, culturel et des acteurs du cœur de la vie nocturne de la capitale belge. Pas d’artistes, de dh’s ou de prestataires de service n’en fera partie. La direction du conseil sera assurée par un coordinateur de visit.brussels, agence régionale du tourisme.

«La première tâche du conseil sera de mener une enquête qualitative sur la vie nocturne bruxelloise», rapporte aussi Belga. Elle sera effectuée par visit.brussels, avec 24hBrussels, et devra fournir une image générale des problèmes liés aux nuisances, aux drogues, au transport, à la promotion, aux revenus et à la vente de billets».

24hBrussels plaide depuis 2018 pour la mise en place d’une politique de la vie nocturne. «Nous voulons souligner l’enjeu de réfléchir sur la nuit de façon plus proactive et transversale dans sa dimension festive, économique, sociale et culturelle. On a l’impression qu’aujourd’hui, la ville n’est pensée que pour le jour, que la gestion de la nuit se limite au problème des nuisances et du rapport au bon voisinage», expliquaient dans notre article consacré à la gestion – ou plutôt, au manque de gestion de la vie nocturne bruxelloise, Nicolas Hemeleers et Bram Smeyers, de 24hBrussels. Ils insistaient sur la nécessité de de penser la nuit dans son aspect multidimensionnel, en prenant compte sa dimension culturelle et sociale, et pas seulement festive. Avec la question de la mobilité, par exemple, en priorité.

24hBrussels confiait aussi ses réticences sur le fonctionnement de ce futur conseil. «Nous défendons une vision horizontale, précisait Nicolas Hemeleers, Visit.brussels est dans une vision plus verticale. Même si le levier politique est nécessaire, je crains que ce ne soit lourd à mobiliser, que les réunions ne soient pas assez fréquentes et que les décisions ne soient prises par un groupe trop homogène».

L’ASBL a réagi sur sa page Facebook, plutôt enthousiaste à l’annonce de l’installation du Conseil de la nuit : «24hBrussels se réjouit qu’après un an de lutte, la Région bruxelloise donne le feu vert à un Conseil de la nuit. Nous attendons des données plus concrètes, mais cela semble aller dans la bonne direction». 

Pour aller plus loin, lire La nuit porte Bruxelles, article issu du dossier Lumières sur la nuit, Alter Echos n° 476, septembre 2019.

 

Manon Legrand

Manon Legrand

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