Dans certains quartiers bruxellois, habiter la ville peut entrer en conflit avec le développement d'activités festives ou touristiques. Les bruits que génèrent ces événements sont l'objet de tensions sociales qui se cristallisent souvent la nuit.
«Il est vraiment, il est vraiment phé-no-mé-na-la-la-la-la...», crache en boucle la puissante sono d’un manège. De chez lui, Valentin entend ce jingle jusqu’à 1 h du matin, deux mois par an. «Avec l’amplification, il m’a fallu des années pour arriver à dormir pendant l’été. Mais c’est la Foire du Midi, c’est une tradition qui fait vivre des tas de gens», sourit-il. Malgré le brouhaha des cris et des attractions, le bruit de la Foire ne parvient pas à couvrir pourtant ni les crissements de trains sur les rails à hauteur de la gare, ni le flux ininterrompu des voitures sur la Petite Ceinture.
Plus loin, rue Haute, une file de fêtards se constitue pour entrer dans une célèbre boîte de nuit. Lucie, elle, remonte les petites rues jusqu’à la place Poelaert. «J’habite ici», explique-t-elle en désignant une maison en contrebas du palais de justice. «Il y a de plus en plus d’événements organisés sur la place: souvent, des basses qui font trembler le sol et vibrer les fenêtres. Impossible de dormir, mais aussi de travailler ou de regarder un film. Le pire, c’est qu’on n’est quasiment jamais prévenu.»
Selon l’Atelier de recherche et d’ac...