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Avenir du FSE fédéral : Flora dans l’incertitude

La réduction des subsides fédéraux du Fonds social européen ne réjouit pas les initiatives qui en bénéficiaient jusqu’alors. Au sein duréseau Flora1, on s’attend à plus de complexité dans la remise des dossiers. L’emploi est également précarisé.

20-04-2007 Alter Échos n° 227

La réduction des subsides fédéraux du Fonds social européen ne réjouit pas les initiatives qui en bénéficiaient jusqu’alors. Au sein duréseau Flora1, on s’attend à plus de complexité dans la remise des dossiers. L’emploi est également précarisé.

Pour les opérateurs qui tiraient la majeure partie de leurs subsides de fonctionnement du volet fédéral du FSE, c’est une véritable épée deDamoclès qui menace l’avenir, au-delà de la programmation qui vient de s’achever. Le cas de l’asbl Flora est assez symptomatique de cet effet direct de la réattribution de lamanne européenne en Belgique.

Rassemblant des entreprises de formation par le travail ainsi que des organisations d’insertion socioprofessionnelle tournées vers un public féminin, cette structure se trouveà présent dans une incertitude financière importante. « Nous avons la chance d’avoir encore des soldes de la programmation antérieure à recevoir, déclareMarie-Rose Clinet, la secrétaire générale de l’asbl. Avec la réduction annoncée de la part du FSE alloué au fédéral, c’est notre principalsubside qui disparaît. Nous devons rapidement trouver une alternative pour début 2008 afin de garantir l’emploi des onze personnes qui travaillent chez nous. »

Les plans de secours

Désarçonnés par la nouvelle, les responsables de Flora tentent pourtant de réagir rapidement. Une parade pourrait venir du financement de certains postes par le biaisdes Régions. Une autre serait, selon la secrétaire générale, de rentrer simultanément des projets aux mêmes Régions.

« La difficulté pour notre structure fédérale sera d’autant plus ardue qu’il ne suffira pas de remettre un projet identique auprès des administrations régionales,poursuit-elle. Même si cela était le cas, nous aurons un surplus de travail pour faire en sorte que chaque dossier réponde aux attentes et priorités définies parchaque Région. » Une dernière bouée viendrait du lancement d’activités commerciales « tout en restant dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle ».

Pour défendre la poursuite de ses activités dans la sérénité, Flora voudrait aussi interpeller l’Institut pour l’égalité des femmes et deshommes2 pour le sensibiliser aux difficultés auxquelles elle doit faire face.

Selon Marie-Rose Clinet, des contacts avec le cabinet fédéral en charge de l’Égalité des chances vont dans le même sens. « Aux dernières nouvelles, nousdevrions obtenir la reconnaissance en tant qu’expert du label de la diversité en Région wallonne », souligne la secrétaire générale.
Résolue à obtenir des subsides récurrents pour ses compétences dans les domaines du genre (égalité homme/femme), de l’emploi, de la formation professionnelleet de la lutte contre l’exclusion, Flora a lancé une pétition en ligne sur internet3.

Synergies dans le jobcoaching

Active dans le jobcoaching de ses bénéficiaires depuis 2001, Flora souhaite pouvoir poursuivre cette activité dans laquelle elle a développé del’expérience. « Nous pouvons jouer un rôle de terrain pour le Forem en Région wallonne ou avec la Febisp. Pour encourager une vraie logique d’autonomisation desbénéficiaires et pour continuer à nous tourner vers les employeurs, nous devons avoir les moyens d’assurer la supervision des jobcoachers et l’échange d’expérienceentre eux. »

Les signes seraient ici plutôt encourageants puisque la diversité des opérateurs de jobcoaching semble être à présent perçue comme un atout, selon lareprésentante de Flora. Malgré des différences pratiques – notamment dans la prospection des entreprises et la formation avant la mise à l’emploi des publics -, lesactions de Flora et celles des Missions régionales se fondent sur une philosophie de travail commune.

« L’intérêt est de mettre en place des synergies entre opérateurs sous-régionaux, conclut Marie-Rose Clinet. Des partenariats et même des mises en commund’opportunités, lorsque nous n’avons pas de candidat à proposer à un employeur, sont envisageables. Pour nous, il est indispensable que le plus grand nombre puissebénéficier des services du jobcoaching : c’est pourquoi nos stagiaires peuvent directement en profiter au sein de l’EFT. »

Pour le futur de ce projet comme pour les autres, l’asbl espère compter sur plus de certitudes. Sa viabilité n’est, rappelons-le, assurée que jusqu’à début2008…

1. Flora asbl-vzw, réseau pour la formation et la création d’emplois avec des femmes, rue du Progrès323/7
à 1030 Bruxelles – tél. : 02 204 06 40 – courriel : flora@florainfo.be.

2. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes,
rue Ernest Blerot, 1 à 1070 Bruxelles – tél. : 02 233 42 65.
3. Consultable à l’adresse suivante : http://survey.florainfo.be

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