Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

AIS Logicentre : le succès exige des moyens…

L’AIS de La Louvière doit faire face à une augmentation des demandes en logement, en particulier pour les familles nombreuses. De nouvelles mesures régionales devraientrenforcer son action.

04-10-2010 Alter Échos n° 302

Créée en 1995, l’AIS Logicentre1, à La Louvière, connaît un essor considérable. Face à l’augmentation de la précarité etdes demandes en logement, en particulier pour les familles nombreuses, les agences immobilières sociales (AIS) s’imposent plus que jamais comme des alternatives au logement social. Ellessouhaitent aujourd’hui plus de moyens pour développer leurs missions. Le ministre du Logement les a entendues…

Milieu des années 90. Le droit à un logement décent est inscrit dans la Constitution belge. Dans la foulée, Willy Taminiaux (PS), alors ministre wallon du Logement, metsur pied le principe des AIS. Leurs missions : permettre aux personnes à revenus moyens ou précaires2 d’avoir accès à des logements sains, salubres etfinancièrement adaptés à leurs besoins ; lutter contre le logement inoccupé. Par cet intermédiaire, un propriétaire en difficulté peut confier lagestion de son bien à l’agence, afin qu’elle en poursuive – le cas échéant – la rénovation et mette le bien en location, pour un temps déterminé.Pour être éligible, il faut que la zone couverte par l’agence compte plus de 50 000 habitants.

La Ville de La Louvière et la commune de Manage s’associent dès 1995 à travers l’AIS Logicentre, afin d’obtenir reconnaissance et subsides. L’intérêt, pour lepropriétaire, réside dans l’assurance d’un loyer régulier et dans la remise en état du logement. « Mais les avantages ne s’arrêtent pas là, corrigeOlivier Destrebecq (MR), président de l’AIS louviéroise et échevin du Logement3. On peut y ajouter l’accompagnement social, le développement d’unepédagogie de l’habiter qui ne tient pas de l’assistanat, la mise en place d’une médiation entre les locataires et leurs propriétaires, avec aussi l’administration et le soutiende propriétaires en difficulté. »

En janvier 1996, l’AIS disposait de 33 logements en gestion. Elle en recense aujourd’hui plus de 210, dont une trentaine sur le territoire de Manage. Du studio à la maison sept chambresavec jardin, les logements s’adressent aux familles avec enfants (65 %) et aux familles nombreuses (30 %), dont 80 % sont allocataires sociaux. Du premier janvier 2009 au premierjanvier 2010, l’AIS a recensé 641 candidats locataires, dont 414 nouveaux inscrits, 52 demandes ont été satisfaites.

Plus de moyens

Face à cette demande en recrudescence et à une précarité en hausse constante, l’AIS cherche toujours plus de logements à gérer, ce qui implique plus demoyens. Si elle bénéficie de diverses aides financières4 de la part de ses partenaires5, elle cherche aujourd’hui – comme l’ensemble de ses agencessœurs [NDLR on en compte 25 en Wallonie dont 10 en Hainaut, deux projets sont en cours à Ath et dans la Botte du Hainaut] – à obtenir une hausse des subsides. Notamment parune indexation récurrente des sommes allouées. Le ministre wallon du Logement, Jean-Marc Nollet (Écolo) a annoncé plusieurs nouveautés pour 2011, dont nous avonsparlé dans le précédent Alter Échos (« L’allocation-loyer nouvelle est arrivée » et « Logement inoccupé wallon : renforcement du domaine de lalutte »).

Pour les propriétaires, en matière d’incitants financiers : augmentation des plafonds de subsidiation de 52 000 (– de 3 chambres) à 75 000 euros (+ de 3chambres) – à condition de faire des travaux améliorant la performance énergétique. Pour les familles nombreuses, le budget de l’Alloc « Aide à lalocation » octroyée aux AIS par le biais du Fonds du logement wallon passera de 1,8 million d’euros à 2,5 millions dès le 1er janvier 2011. « Lemontant de l’Alloc dépend du nombre de chambres dans le logement (les logements de plus de trois chambres sont une denrée rare) et du nombre d’enfants », nous confie-t-on aucabinet du ministre. Soit entre 80 (3 chambres et moins de 31 100 de revenus) et 140 euros (5 chambres et moins de 16 950 euros de revenus) par famille.

Précisons qu’en dessous de trois enfants, la mesure ne s’applique pas. Dès lors, une famille monoparentale qui ne compterait que deux enfants ne peut prétendre à unehabitation que dans le cadre du logement social et sous réserve d’acceptation du dossier.

1. AIS Logicentre :
– adresse : rue de la Loi, 22 à 7100 La Louvière
– tél. : 064 27 80 19
– courriel : logicentre@lalouviere.be
2. 24 100 euros pour une personne seule, 30 100 euros pour un couple + 2 200 euros par enfant à charge.
3. Cabinet d’Olivier Destrebecq, échevin du Logement, Ville de la Louvière,
– adresse : place communale, 1 à 7100 La Louvière
– tél. : 064 27 80 10
– courriel : odestrebecq@lalouviere.be
4. Pour les locataires : les chèques loyers et l’aide à la location ; pour les propriétaires : prêts à taux zéro, éco-prêts,chèques-travaux, prêts à l’aménagement, l’achat et la construction, prêts énergie, avances sur les primes régionales.
5. Les villes de La Louvière et Manage, la Province de Hainaut, le Fonds du logement wallon.

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