Depuis 1991, la Région bruxelloise s’est dotée d’un dispositif d’insertion socioprofessionnelle organisé autour de l’Orbem et adossé à Bruxelles formation(Cocof) et au VDAB (Communauté flamande). Son fonctionnement est basé sur le développement de différents partenariats (associations, CPAS, enseignement, etc.) et sur unecoordination locale assurée par les Missions locales et un partenaire néerlandophone, l’OOTB, le tout animé et supervisé par une délégation du gouvernement,la DRISU.
Depuis le milieu des années 90, la situation s’est quelque peu complexifiée : développement des entreprises sociales, actions dans le cadre des programmes de transitionprofessionnelle et lancement de différents programmes de revitalisation des quartiers. Progressivement, les Missions locales et la DRISU, nées de la politique d’insertion, ont aussiinvesti le champ du développement socioéconomique local.
La déclaration gouvernementale de l’été dernier, avec ses priorités claires sur le soutien des quartiers fragilisés, annonçait une volonté destructurer mieux la politique de revitalisation en harmonisant les différentes mesures et programmes, et en clarifiant les missions des différents intervenants, notamment les rapportsentre la Région et les communes. Le besoin s’en fait sentir autant sur le terrain qu’au niveau politique, comme en témoignent différentes interpellations et débatsparlementaires parfois assez vifs1 : on critique les doubles emplois, la dispersion, la complexité des procédures, le manque d’évaluation, le manque de visibilité desactions et de clarté des choix; on réclame plus de participation des habitants, des garanties de durabilité des actions entreprises et moins de politisation. De plus, le mandatde la DRISU arrive à terme fin juin.
Le ministre Tomas2 qui pilote la politique des quartiers a déjà ouvert le chantier et annoncé qu’il ne voulait pas opter pour une fusion des différentes mesures : il veutrenforcer les spécificités de chacune et clarifier leurs articulations. Des projets d’ordonnances sur les contrats de quartier et sur les « services locaux d’intérêtcollectif » sont en préparation. Les Missions locales sont consultées sur un éventuel cadre réglementaire régional qui reconnaisse leurs différentesactivités.
Le groupe Ecolo du Parlement bruxellois3 a même pris les devants avec une proposition d’ordonnance déposée le 24 mai. Ecolo veut par là ouvrir le débat : il remarquequ’aucune ordonnance ne régule l’insertion socioprofessionnelle en Région bruxelloise, si ce n’est à travers des missions confiées en 97 à l’Orbem, et propose doncun texte qui définisse le rôle en matière d’emploi des 9 Missions locales (agrément, contrôle, coordination, etc.) et la création d’une Missionrégionale qui les chapeauterait. Un second chantier à ouvrir ensuite serait de développer des Agents de développement local chapeautés par une DRISUredéfinie, mais les articulations entre ces deux volets restent à définir (agents de développement au sein des missions locales ? etc.) et l’implication des partenairesnéerlandophones n’est pas détaillée.
1 Voir en particulier les débats au Parlement bruxellois le 28 avril.
2 Cabinet : bd du Régent 21-23 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 506 33 11, fax : 02 513 50 80.
3 Rue du Chêne 14-16 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 549 66 56, fax : 02 549 65 27, e-mail : groupe.ecolo@parlbru.irisnet.be
Archives
"Vers un débat sur les Missions locales et le développement des quartiers"
Alter Échos
29-05-2000
Alter Échos n° 76
Alter Échos
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