Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre wallon en charge de l’Emploi et de la Formation 1 a livré, le 24 février, les résultats de la deuxième enquête desatisfaction des usagers du Forem 2 ainsi que le deuxième baromètre relatif à l’image du Forem et du t intérim 3. Le tout, avec en toile de fond, un diagnosticd’entreprise afin de dégager, avec une société externe de consultance 4, un plan stratégique jusque 2005.
Il s’agit ici, dans le cadre de son troisième contrat de gestion (96-99) et dix années après sa création 5, d’un exercice annuel dont les enjeux sont de taille :
n préparation du quatrième contrat de gestion,
n préparation de la dérégulation du marché des services en matière d’emploi, impulsée par l’Organisation internationale du travail (la fameuse conventionn° 181 qui préconise la fin du monopole des services publics en matière de placement des demandeurs d’emploi),
n privatisation de t interim dont, assure le cabinet Vancau, personne ne veut… mais le propre des élections, c’est de permettre un changement de projet politique.
Etude de satisfaction des usagers
> Les entreprises clientes des services formation et sélection. En 1998, les entreprises accordent un indice de qualité de 58 % (55,4 en 1997). Les répondants les plussatisfaits sont davantage présents dans le Brabant wallon et le Hainaut, du secteur non-marchand et sous forme d’asbl occupant entre 11 et 50 personnes. Les moins satisfaits (en particulier dela qualité des candidats proposés) sont plus présents au Sud du sillon Sambre et Meuse. Ce sont davantage des sociétés commerciales ou de production de petitetaille (2 à 10 personnes).
> Les demandeurs d’emploi. En 1998, les demandeurs d’emploi accordent un indice de qualité de 53 % (51 en 1997). Les plus satisfaits (>68%) se retrouvent davantage dans le Hainaut avecdeux ans de chômage et âgés de plus de 50 ans. Ils considèrent la perte de leur emploi comme une malchance et estiment avoir toutes leurs chances pour en retrouver un. Lesplus insatisfaits (>68%) se retrouvent davantage dans le Hainaut avec deux ans de chômage et âgés de plus de 50 ans. Ils considèrent la perte de leur emploi comme unemalchance et estiment avoir toutes leurs chances pour en retrouver un. Les plus insatisfaits (<40%) sont plus présents dans les régions de Namur et de Liège. Ilsconsidèrent le Forem comme inefficace et préfèrent chercher eux-mêmes.
> Les stagiaires. En 1998, les stagiaires accordent un indice de qualité de 70 (66 en 1997). Les plus satisfaits sont dans la région de Mons. Mariés, avec enfants et occupantune profession plutôt qualifiée, ils se forment pour se perfectionner. Les plus insatisfaits sont en Brabant wallon. Plutôt célibataires, sans enfant et ouvriers, ils seforment pour trouver du travail.
Audit de l’image du Forem et de t’intérim
Concrètement, indique Survey & Action, quelle que soit la cible, le Forem a une image faible, sans aspérité spontanée et ce, avec deux images mentales trèscaractérisées :
> Aide et assistance sociale. Le Forem est légitimé dans sa prise en charge des problématiques d’exclusion-intégration (mais intégrer… pourquoi faire ?),le tout dans un registre de définition et non de performance reconnue. Légitimité très faible pour toute autre mission : celles touchant au fonctionnement des entreprises,celles de conseils pour les travailleurs.
> Une administration lourde et fermée. Repliée sur elle-même, ne communiquant pas avec l’extérieur, n’écoutant pas l’intérieur, orientée vers lepassé et bloquée dans le pôle de l’ordre, de l’immobilité. Une administration publique en opposition avec le monde associatif et l’univers des entreprises publiques ouprivées. S&A parle même d’un «enclavement dramatique» du Forem dans des cases mentales en décalage avec son projet.
Nuance importante : les clients du Forem 6 ont une meilleure image que les non-clients. Plus on est proche, plus les perceptions sont positives.
Jean-Claude Van Cauberghe a conclu sa conférence de presse en dégageant certaines lignes directrices pour des changements d’orientation :
n étudier la possibilité d’ouverture de certains services en dehors des heures habituelles;
n regrouper, par commune, l’ensemble des services de l’emploi dans un lieu unique (à l’instar de ce qui se fait depuis quelques mois en Flandre);
n instaurer un «guichet unique volant» : un conseiller Forem regroupe toutes les demandes d’une entreprise et joue l’intermédiaire avec les services;
n amplifier l’utilisation des nouvelles technologies;
n segmenter ses utilisateurs… sans induire une politique d’exclusion des segments les plus faibles et les moins rentables.
1. Cabinet du Ministre Van Cauwenberghe, rue du Moulin de Meuse 4 à 5000 Beez, tél. : 081/23 47 11, fax : 081/23 47 64, e-mail : vancau@wallonie.be
2. Réalisée par Research International, par interview face à face, avec 457 entreprises clientes ou non de t’interim; 327 entreprises clientes des services formation etsélection du Forem; 325 demandeurs d’emploi; 147 entreprises occupant des travailleurs PRC; 123 travailleurs PRC; 288 stagiaires et 791 intérimaires.
3. Réalisée par Survey & Action, auprès de 1.596 personnes au départ de quatre cibles : les employeurs, les travailleurs en activité, les demandeurs d’emploi etdes responsables politiques, syndicaux, patronaux, la presse et les partenaires du Forem.
4. Diagnostic et plan stratégique baptisé «Projet Ulysse», orchestré par la société Andersen Consulting.
5. Le Forem compte aujourd’hui 3.000 agents et près de 170 points de contact en Wallonie. Le budget régional est de 7,5 milliards de francs auxquels il convient d’ajouter les 12milliards consacrés aux programmes de résorption du chômage (PRC) dont le taux officiel est de 15%. 33% des particuliers connaissent la différence entre le Forem (wallon)et l’Onem (fédéral)…
6. Forem, bd Tirou 104 à 6000 Charleroi, tél. : 071/20 67 10, fax : 071/20 67 99.
Archives
« Survey & Action : « Le Forem n’a pas l’image qu’il mérite » »
Alter Échos
01-03-1999
Alter Échos n° 47
Alter Échos
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