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Regard critique · Justice sociale

Quel avenir pour les primo-arrivants en Wallonie ?

Parcours intégré des primo-arrivants en Wallonie : de l’intention au projet matérialisable, communicable et applicable, le chemin semble encore long.

09-10-2009 Alter Échos n° 282

Parcours intégré des primo-arrivants en Wallonie : de l’intention au projet matérialisable, communicable et applicable, le chemin semble encore long.

En 2005 déjà, Christiane Vienne, alors ministre wallonne de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, appelait à la création d’un parcoursd’intégration des primo-arrivants. Depuis, pas moins de quatre ministres se sont succédé à cette fonction : Paul Magnette, Didier Donfut, Rudy Demotte et, toutrécemment installée, la Namuroise Éliane Tilleux (PS)1. Les Assises de l’interculturalité et l’atelier organisé le 25 septembre par le Centreinteruniversitaire de formation permanente2 (Cifop), en partenariat avec le centre régional pour l’intégration des personnes étrangères ou d’origineétrangère3 (CAI), actif sur le territoire de la province de Namur, ont été l’occasion de se pencher à nouveau sur cettenécessité.

« Concrètement, au départ des initiatives existantes, des organismes en place et des partenaires concernés, le gouvernement wallon mettra en place unvéritable parcours d’accueil et d’insertion des primo-arrivants afin de leur fournir le soutien et les informations nécessaires pour mener leur vie dans notre Régionen toute autonomie », livrait la ministre Éliane Tilleux lors de cet atelier. Et de faire apparaître dans son discours les idées phares que sont latransversalité, l’apprentissage du français, l’initiation à la citoyenneté, une orientation socioprofessionnelle adéquate, une meilleure formation,voire l’accès à un logement approprié. Des concepts que l’on retrouve dans l’inburgering, le parcours d’intégration citoyendéveloppé en Communauté flamande.

Un vaste chantier

De son côté, le CAI formule des propositions tournées vers la Région wallonne et vers les communes. À la première, elle adresse quatre demandes :

1. La réalisation d’un cahier de charges à destination des opérateurs de l’accueil et de l’intégration définissant clairement leurs rôleset leurs missions.
2. L’organisation d’un parcours d’accueil des primo-arrivants (PA) structurant toutes les démarches nécessaires pour l’installation, l’intégrationet l’accompagnement.
3. Des moyens financiers suffisants destinés à l’accueil des PA.
4. La mise sur pied d’une conférence interministérielle avec le fédéral et la conclusion d’un accord de coopération entre les différents niveauxde pouvoir.

Pour ce qui est des missions qui incombent à la commune, le CAI propose, dans le cadre des plans locaux d’intégration :

1. La conception par les communes, avec le centre régional, d’un kit d’informations à remettre à tout primo-arrivant dès son inscription à lacommune.
2. La mise en place d’un guichet d’accueil spécifique pour primo-arrivants dans les villes ou communes connaissant traditionnellement un afflux important de ces publics.
3. Le soutien et la coordination, avec le CAI, de l’organisation de modules de formation.
4. L’organisation annuelle d’un accueil collectif des primo-arrivants.

Ces propositions, étayées de pistes d’action, viennent en amont d’un vaste chantier pour concrétiser, sur le terrain, un véritable parcoursd’intégration du primo-arrivant. Une démarche qui ne pourra faire l’économie des concepts de professionnalisation et d’étapes successives àproposer au primo-arrivant plutôt que l’approche « mosaïque » où l’immigré est souvent confronté à la difficulté dereconstituer, lui-même, le puzzle de son intégration au départ des pièces reçues ici et là. Cela d’autant qu’une étuderéalisée par le Cifop démontre que pas moins de 56 services sont actifs, à des degrés divers, sur le territoire de la Province de Namur, auprès desprimo-arrivants.

On notera également que l’idée d’une personne-ressource qui accompagnerait le primo-arrivant dans sa langue d’origine, tout au long du processus d’insertion– à l’instar du modèle de l’inburgering – ne recueille pas, à ce stade de la réflexion, les faveurs des acteurs de terrain.

1. Cabinet d’Éliane Tilleux, ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des Chances au gouvernement wallon
– adresse : rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Jambes
– tél. : 081 32 34 11
– site : www.wallonie.be
2. Cifop :
– adresse : av. Général Michel, 1B, à 6000 Charleroi
– tél. : 071 65 42 60
– site : www.cifop.be
3. CAI Namur :
– adrsse : rue Docteur Haibe, 2 à 5002 Saint-Servais (Namur)
– tél. : 081 73 71 76
– site : www.cainamur.be

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