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Regard critique · Justice sociale

Ce sont les revendications quotidiennes des demandeurs d’emploi qu’accompagne une association située à Bruxelles-Ville, «Promotion de l’Emploi»1, qui ont poussécelle-ci à mener une évaluation de l’action des services d’aide à l’emploi tels que l’ORBEM, les ALE, les missions locales ou les CPAS. Et ce en vue d’améliorer son propretravail auprès des chômeurs.
Parmi la petite centaine de personnes qui ont accepté d’y participer, on trouve une majorité d’hommes entre quarante et cinquante ans, d’origine étrangère. Ces personnesont surtout formulé des griefs à l’égard de deux organismes : l’ORBEM et les ALE.
En ce qui concerne les agences locales pour l’emploi, on constate un mécontentement à propos du travail proposé, en général du nettoyage, mais aussi au sujet dumanque d’offres de travail. Par ailleurs, les chômeurs déclarent que ce type d’activité ne leur donne pas la possibilité de créer (comme «promis») unréseau de relations qui leur permette de trouver une véritable activité. Ils ne comprennent dès lors pas pourquoi ils sont moins payés que d’autres pour lemême type de travail.
Les critiques formulées à l’égard de l’ORBEM sont tout aussi multiples et précises. D’aucuns se plaignent par exemple de la rigidité de l’organisme, notamment quandil s’agit d’obtenir des autorisations pour suivre des cours. Les demandeurs d’emploi souhaiteraient par ailleurs plus de transparence sur les offres d’emploi dont les critères d’accèssont trop stricts (âge, langue). En outre, bon nombre des offres affichées seraient périmées tandis que plusieurs personnes interrogées affirment n’avoir jamaisreçu une seule offre à domicile. Quant à la qualité de l’emploi proposé, elle laisserait souvent à désirer : l’ORBEM enverrait souvent ses«clients» vers des postes où le statut d’indépendant est nécessaire.
Du côté de l’ORBEM2, on s’offusque des résultats de cette enquête. En effet, pour son directeur Eddy Courthéoux, le problème réside dans la saturationdu marché (2500 offres en moyenne pour 80 000 demandeurs d’emploi dont 60 000 chômeurs). Et si dysfonctionnements il y a, ils ne manqueront pas d’être révélés,d’une part par le rapport du bureau des plaintes de l’orbem (ombudsman) ouvert l’année dernière, et d’autre part, par la grande enquête dite «de satisfaction»menée auprès de milliers de demandeurs d’emploi. Et Eddy Courthéoux de conclure : «Pour moi, le demandeur d’emploi est un client qui a des besoins et, à l’ORBEM, leclient est roi!»3
1 Promotion de l’Emploi, maison de l’Emploi, bd jacqmain 50 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/219 11 44, fax: 02/233 12 29.
2 ORBEM, bd Anspach 65 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 11, fax : 02/511 30 52, site web : http://www.orbem.be
3 Citation reprise à un reportage de Télé-Bruxelles. Ndlr : derrière l’initiative de l’asbl bruxelloise, proche du FDF, on peut se demander si il n’y a pas lavolonté de rechercher des arguments pour appuyer l’idée d’une «démonopolisation» du placement. Et s’il en est bien ainsi, pourquoi l’ORBEM n’explicite-t-il pas cettelogique pour contr’argumenter ?

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