Contrairement à la première vague de Covid et de confinement strict, la salve automnale du virus qui rythme désormais nos vies n’a pas entravé l’activité des cours et tribunaux. Sans doute une nouvelle interruption des audiences aurait créé un tel chaos qu’elle n’était pas envisageable. Les fourgons cellulaires font donc entendre leurs hululements aux abords du palais et, en guise d’accueil, c’est une haie de barrières Nadar qui organise désormais l’arrivée dans le sas d’entrée, pour la fouille et le passage sous le détecteur de métaux.
Comme à l’accoutumée lorsque l’actualité ne signale pas un procès particulier à suivre en priorité, nous nous glissons dans l’une ou l’autre salle d’audience pour tendre l’oreille. Dans cette chambre correctionnelle, rien de très palpitant: des demandes de remise, liées notamment à des mises en quarantaine ou des cas de Covid déclarés. On se projette en janvier 2021 pour une nouvelle audience, 30 minutes de plaidoirie par avocat, donc de une heure trente à deux heures d’audience.
Torture et coups et blessures
Affaire suivante: à gauche, la prévenue, une dame d’une quarantaine d’années, qui se tient debout, raide, inquiète, les traits visiblement tirés malgré le port du masque. À droite, une toute jeune fille, queue de cheval impeccable, la tête sur les épaules, déterminée dans sa décision d’être là, présente pour entendre ce qui va être dit...