À Genève pour une session du Comité des droits économiques sociaux et culturels de l'ONU, Olivier de Schutter revient sur l'importance des initiatives locales et citoyennes dans la transition de la société vers un fonctionnement plus responsable.
Alter Échos: Lors d'une conférence organisée par CBC et la coopérative Cera, vous parliez d'une théorie selon laquelle lorsque 18 à 20% des gens adoptent un comportement, le reste de la population suit ce comportement par effet de contagion. D'où vient cette théorie et pourriez-vous l'expliquer ?
Olivier de Schutter: Un aspect des innovations sociales c'est qu'elles peuvent envoyer un message vers les autres qui les incite à changer un comportement parce qu'ils se sentent jugés. Lorsqu'on est occupé de prêcher pour une manière plus économe de se comporter, l'on est un donneur de leçon et perçu comme tel mais lorsque l'on pratique ce que l'on prêche il y a un sentiment dans le chef des autres. On attend de ces personnes qu'elles adoptent un comportement aussi vertueux ou aussi responsable. Cette idée que les normes sociales peuvent être influencées par les comportements qu'on adopte est une vieille idée qui date, sauf erreur de ma part, des études qu'un sociologue avait faites dans les années cinquante. Il avait mis en avant qu'une des causes de l'augmentation des suicides pouvait être la publicité faite autour d'une histoire de suicide...
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À Genève pour une session du Comité des droits économiques sociaux et culturels de l'ONU, Olivier de Schutter revient sur l'importance des initiatives locales et citoyennes dans la transition de la société vers un fonctionnement plus responsable.
Alter Échos: Lors d'une conférence organisée par CBC et la coopérative Cera, vous parliez d'une théorie selon laquelle lorsque 18 à 20% des gens adoptent un comportement, le reste de la population suit ce comportement par effet de contagion. D'où vient cette théorie et pourriez-vous l'expliquer ?
Olivier de Schutter: Un aspect des innovations sociales c'est qu'elles peuvent envoyer un message vers les autres qui les incite à changer un comportement parce qu'ils se sentent jugés. Lorsqu'on est occupé de prêcher pour une manière plus économe de se comporter, l'on est un donneur de leçon et perçu comme tel mais lorsque l'on pratique ce que l'on prêche il y a un sentiment dans le chef des autres. On attend de ces personnes qu'elles adoptent un comportement aussi vertueux ou aussi responsable. Cette idée que les normes sociales peuvent être influencées par les comportements qu'on adopte est une vieille idée qui date, sauf erreur de ma part, des études qu'un sociologue avait faites dans les années cinquante. Il avait mis en avant qu'une des causes de l'augmentation des suicides pouvait être la publicité faite autour d'une histoire de suicide...