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Regard critique · Justice sociale

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« Marches européennes contre le chômage : rencontre annuelle à Cologne »

01-02-1999 Alter Échos n° 45

La rencontre annuelle des collectifs européens de lutte contre le chômage, la précarité et l’exclusion s’est tenue à l’université de Cologne les 23 et 24janvier derniers. Le réseau allemand des marches européennes accueillait la conférence alors même que l’Allemagne entame la présidence de l’Union, et ce pour sixmois. Au terme de cette présidence, Cologne sera le siège de deux événements internationaux au centre des débats des assises des sans-emploi : un traditionnelsommet européen pour l’emploi (les 3 et 4 juin) et quinze jours plus tard, un G8 (rencontre des huit pays les plus riches du monde).
Les marches européennes forment un réseau de collectifs (formés par des sans-emploi, des syndicalistes, des étudiants, des retraités, des travailleurs, etc) quiluttent localement contre les effets du néolibéralisme. Cette année, le réseau international a voulu marquer officiellement un soutien, qui existait déjàdans les faits, au mouvement européen des sans-papiers. La caravane allemande des sans papiers était d’ailleurs présente aux assises. Le réseau des marches a ainsiajouté à son intitulé la formule «contre le racisme».
Les délégations nationales (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Norvège, Suède, Danemark, Italie, Irlande, France, Espagne, Grèce, Luxembourg)ont finalisé les différentes manifestations qui entoureront les deux sommets de Cologne en juin 99, et accouché de deux appels. Le premier appel, le plus général,explique la démarche entreprise par le réseau depuis sa création en 1996 et les raisons de la colère. L’autre est un appel initié par des syndicalistesprogressistes européens à l’attention des militants comme des dirigeants syndicaux afin qu’ils rallient le réseau des marches et ses revendications empreintes d’uneradicalité certaine. 1
Les revendications des marches européennes sont multiples.
> Un revenu garanti individuel permettant de vivre dans la dignité, sans aucune discrimination d’âge, de sexe, d’origine ou de tout autre type.
> La création massive d’emplois nouveaux – socialement et écologiquement utiles – non précaires et correctement rémunérés; une réduction du tempsde travail partout en Europe – immédiate et concertée – avec les embauches correspondantes, sans pertes de salaire ni de pouvoir d’achat, et sans flexibilisation; uneégalité des femmes et des hommes en matière de travail et de revenu.
> Une amélioration de l’ensemble des droits sociaux en Europe, s’alignant à chaque fois sur les droits les plus justes.
> Une Europe ouverte et solidaire, en direction des peuples du Sud comme de l’Est, sans racisme, sans exclusion ni expulsions, avec des droits égaux et garantis pour tous lesrésidents, quelles que soient leurs origines. «Tout en exigeant un droit à l’emploi et un droit au revenu, nous voulons ouvrir le débat sur la nécessité dedépasser un modèle économique qui nous rend dépendants des dynamiques du marché et de la compétitivité.»
> Construire un mouvement social international de résistance et de revendications.
En pratique, le lancement officiel de la mobilisation en direction de Cologne est fixé au 1er mai, fête du travail dans certains pays. Le réseau des marches européennes,vraisemblablement déjà soutenu par des syndicats allemands, rassemblera plus de 50.000 personnes à Cologne le 29 mai, en prélude au sommet pour l’emploi.
Entre le 1er et le 29 mai, plusieurs initiatives sont prévues pour amener les manifestants à Cologne. A partir du 29 mai, Cologne sera le théâtre de manifestations,rencontres, actions et débats sur les thèmes globaux qui vont de la précarité à la mondialisation, avec le contre-sommet des ONG face au G8.
1 Ces documents sont disponibles auprès du Réseau belge des Marches européennes, rue Potagère 103 à 1210 Bruxelles, tél. : 02/223 35 33. Et égalementsous forme électronique : e-mail : marches97@ras.eu.org ; site web : http://www.mygale.org/02/ras/marches/

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