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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

« Les juges restent dans la logique de la sanction »

Déjudiciariser. Cela fait trente ans au moins que ce mot est au programme des ministres chargés de l’Aide à la jeunesse. Et pourtant, le placement en IPPJ des mineurs délinquants semble un passage obligé, quasi automatique. Quelles que soient les alternatives mises en place. Pourquoi une telle résistance?

© Adrien Herda

SAMIO, CAS, SARE… Le secteur de l’aide à la jeunesse adore les acronymes. Les mots changent, les décrets s’enchaînent, mais ce qui ne bouge pas, c’est l’enfermement des mineurs malgré la multiplication des dispositifs éducatifs et de maintien en milieu de vie. Dernier en date, le décret Madrane a même tenté une révolution copernicienne: faire de l’offre restauratrice une priorité dans l’arsenal des mesures mises à la disposition des juges de la jeunesse. Huit services agréés, les services d’actions restauratrices et éducatives (SARE), peuvent être mandatés par le procureur du Roi et le juge de la jeunesse pour mettre en place une médiation ou une concertation restauratrice de groupe (CRG) pour les mineurs délinquants. La médiation fait rencontrer l’auteur du délit et sa victime, la CRG ajoute un représentant de la Communauté (lorsqu’un lieu public a été vandalisé par exemple).
Voilà pour la théorie. Dans la pratique, ces offres restauratrices sont totalement négligées par les magistrats de la jeunesse. En 2020, une étude menée par Eef Goedsels et Isabelle Ravier sur la sixième réforme de l’État et publiée dans la revue de l’INCC (Institut national de criminalistique et de criminologie) a objectivé cette impression qu’ont tous les acteurs de terrain. Les offres restauratrices ne seraient proposées qu’à 3% à peine des mineurs ayant commis des faits qualifiés d’infractions, les FQ...

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Martine Vandemeulebroucke

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