Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Les gestionnaires du logement social wallon veulent plus d'autonomie

Sortir du rouge et encourager la mixité sociale, les deux revendications du Comité permanent des sociétés de logement de service public à l’Union desVilles et Communes de Wallonie.

01-07-2009 Alter Échos n° 276

Le Comité permanent des sociétés de logement de service public1 à l’Union des Villes et Communes de Wallonie veut davantage de moyens et le retourà une certaine marge d’autonomie dans l’attribution des logements. Objectifs : sortir du rouge et encourager une mixité sociale.

Il est né durant les prémices de la dernière campagne électorale et a réalisé un mémorandum sur le secteur du logement public. Il a voulufaire réentendre sa voix en cette période de négociations d’un futur gouvernement régional. Le Comité permanent des sociétés de logement deservice public a réuni ses membres le 22 juin, à l’hôtel Léonardo de Wépion. Un succès, selon les organisateurs : 35 directeurs sur les 68 que compte lesecteur avaient répondu présents.

Situé dans l’organigramme de l’Union des Villes et Communes de Wallonie, le Comité permanent entend peser dans les décisions nécessaires pourl’amélioration de la qualité et de l’offre en matière de logement public. Robert Meureau, président, plante le décor de la rencontre :« outre l’occasion de présenter certains aspects du mémorandum thématique logement, nous voulons évoquer des pistes de solution à proposeraux futurs décideurs. »

Michel Deffet, directeur-gérant membre du Comité permanent enchaîne : « Il faut savoir que le logement social n’a pas subi de refinancement global depuisvingt ans. » Le plan global de rénovation initié par le ministre Daerden ? « Il ne prévoit pas la création de nouveaux logements et permettra larénovation d’un logement sur trois. Autrement dit : deux logements sur trois resteront en l’état. »

Et le représentant de rappeler que la politique du logement se situe à l’articulation des axes sur lesquels planchent les négociateurs du futur gouvernementrégional, à savoir les solidarités, l’économie et l’éthique. D’où ces demandes précises de refinancement et de bonnegouvernance.

Concernant cette dernière, c’est la marge de manœuvre des gestionnaires, ramenée quasi à zéro, qui pose problème.« L’objectivation sévère des critères d’attribution nous empêchent de prendre des décisions justes et pertinentes, à certainsmoments », dénonce Michel Deffet. Et de plaider, au nom du Comité permanent, pour un retour à une certaine marge de souplesse et d’autonomie sans pour autant quesoit galvaudée la finalité éthique poursuivie par l’esprit de la nouvelle législation locative. Législation née des dérives de lasociété de logement public à Charleroi.

Un modèle viable d’économie sociale

Autre aspect mis en exergue, celui de la mixité sociale. Rien à voir avec le décret inscription de la ministre Arena revisité par le ministre Dupont. Mais cetteidée, cependant, de mélanger davantage les publics ayant accès à ce type de logement. « Sous peine de fabriquer une bombe sociale à retardement par unphénomène de ghettoïsation du logement public, insiste Michel Deffet. Ce sont les critères d’attribution du nouveau code du logement qui empêchentl’attribution d’un certain pourcentage du parc locatif à des personnes disposant d’un contrat de travail, tout en percevant de faibles revenus. »

Une manière, aussi, de sortir du rouge la comptabilité de sociétés de logement public grâce à du public plus solvable, il est vrai.

Mathurin Smoos, conseiller responsable et secrétaire du Comité permanent des sociétés de logement de service public abonde dans ce sens : « Lareconstruction d’un tissu de société pourrait se réaliser par le biais des logements sociaux. Des quartiers qui se sclérosent pourraient ainsi seredynamiser. »

« Nous ne sommes pas en train de dire qu’il faut casser le nouveau code du logement, insiste, prudent, Robert Meureau, mais nous plaidons pour un retour à une certainemarge de manœuvre des gestionnaires. »

Et le comité permanent de faire le pari que les 104 000 logements wallons concernés – et les nouveaux dont la construction s’impose – pourraient se situer, àpart entière, dans une dynamique viable d’économie sociale, autrement dit durable.

Une manière de mettre fin au discours se voulant rassurant du type : « ce n’est pas grave si vous êtes en déficit ». Discours qui,associé à l’octroi de prêts préférentiels quand la société de logement est dans le rouge, est de nature à encourager la mauvaise gestion,dixit le Comité.

1. Comité permanent des sociétés de logement de service public – Union des Villes et Communes de Wallonie asbl, rue de l’Étoile, 14 à 5000 Namur,tél. : 081 24 06 29.

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