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Les écoles qualifiantes bruxelloises rééquipées par la Région

C’était en 2003, à la fin de la législature régionale précédente : un accord de politique croisée entre la Communauté française et laRégion wallonne avait permis de rééquiper partiellement les filières qualifiantes des écoles wallonnes. Mais pas bruxelloises. Blocage communautaire oblige, unaccord de politique croisée n’y était pas possible. C’est donc seule que la Région bruxelloise a finalement lancé un appel d’offres en direction des écolessituées sur son territoire. Et ce, sous l’impulsion du ministre de l’Économie et l’Emploi, Benoît Cerexhe1 (Cdh). Ce sont 23 écoles quibénéficieront d’une aide totale de 2,43 millions d’euros pour l’achat de matériel destiné à former à des métiers en pénurie. En attendant lafinalisation d’un cadastre des équipements et, peut-être, un accord de coopération avec la Communauté.

31-01-2007 Alter Échos n° 222

C’était en 2003, à la fin de la législature régionale précédente : un accord de politique croisée entre la Communauté française et laRégion wallonne avait permis de rééquiper partiellement les filières qualifiantes des écoles wallonnes. Mais pas bruxelloises. Blocage communautaire oblige, unaccord de politique croisée n’y était pas possible. C’est donc seule que la Région bruxelloise a finalement lancé un appel d’offres en direction des écolessituées sur son territoire. Et ce, sous l’impulsion du ministre de l’Économie et l’Emploi, Benoît Cerexhe1 (Cdh). Ce sont 23 écoles quibénéficieront d’une aide totale de 2,43 millions d’euros pour l’achat de matériel destiné à former à des métiers en pénurie. En attendant lafinalisation d’un cadastre des équipements et, peut-être, un accord de coopération avec la Communauté.

La Région bruxelloise était seule à la manœuvre pour déterminer les critères de sélection des projets d’équipements : leséléments économiques ont donc primé. Ainsi, les équipements demandés par les écoles devaient servir aux filières de la construction et del’industrie technologique, qui mènent vers des fonctions notoirement critiques. Parmi les autres critères de choix retenus, l’accent avait été mis sur lanécessité de développer des projets communs entre plusieurs écoles.

Déséqui…libre?

Ce sont 23 écoles – sur 27 sollicitées – qui ont remis des projets. Au total, 38 d’entre eux ont été soutenus (sur 41 rentrés) pour un montant globalde 2,43 millions d’euros – 2 millions avaient été budgétés, mais une rallonge a été trouvée pour permettre de répondre aux projets dequalité présentés et, dit-on en coulisse, pour rééquilibrer les montants affectés aux différents réseaux. La disparité est en effetfrappante. Les montants reçus par les écoles varient de 1 760 euros à plus de 683 000 pour l’Institut Don Bosco. Cumulée, cette disparité entre écoles setransforme en une disparité entre réseaux, qui fait grincer des dents côté socialiste2.

Mais, d’après Daisy Taverniers, directrice de l’Institut des arts et métiers3 (Ville de Bruxelles), qui se taille la part du lion parmi les écoles de l’officiel(291.000 euros), les écoles libres ont tout simplement une plus grande habitude que les écoles officielles de travailler en partenariat : « De notre côté, nous avonsdécidé de suivre la logique et ça nous a réussi. Nous avons conclu des accords avec des écoles hors de notre réseau (Athénées Léonard deVinci et Rive gauche, ex Chomé-Wyns et Marcel Tricot) et même une école néerlandophone (Instituut Anneessens). » Les élèves de ces écoles aurontainsi accès, à horaire fixe, aux équipements obtenus grâce au soutien de la Région bruxelloise.

Du côté du cabinet Cerexhe, on ne nie pas la disparité : « Il faudra en tenir compte dansle prochain appel à projets et peut-être imposer des plafonds aux projets, pour éviter la très grande dispersion dans les montants demandés et convaincre lesécoles officielles que cet appel est aussi pour elles. » Pour l’année 2007, le gouvernement bruxellois a en effet prévu un montant d’1 million d’euros pour un nouvel appelà projets. Les secteurs d’activité ciblés cette fois-ci n’ont pas encore été déterminés, mais au cabinet, on précise qu’ils devraient de toutefaçon être moins gourmands en équipements onéreux que ceux retenus lors de l’appel d’offres 2006.

Par ailleurs, en réponse à une question de la députée Véronique Jamoulle (PS), Marie Arena déclarait ce 23 janvier au Parlement de la Communautéfrançaise : « un montant de 767 340 euros sur un total d’un million sera réservé à l’enseignement officiel afin de respecter un équilibre avec l’enseignementlibre. » Et d’ajouter : « Il aurait été plus cohérent d’inscrire l’initiative bruxelloise au projet d’accord de coopération relatif aux équipements.» Selon la ministre, les négociations autour de cet accord sont bien plus avancées entre la Communauté française et la Région wallonne qu’avec Bruxelles.Quant au cadastre des équipements des écoles (mais aussi des centres de compétence, de référence, du Forem, de Bruxelles-Formation et des centres Ifapme et Sfpme),qui permettrait d’opérationnaliser cet accord, il serait en voie d’achèvement. Reste à savoir si les écoles bruxelloises pouvaient encore attendre…

1.Cabinet Cerexhe, rue Capitaine Crespel, 35 à 1050 Bruxelles –
tél. : 02 508 79 11 – courriel : info@cerexhe.irisnet.be.
2.D’après les calculs réalisés par le cabinet de la ministre-présidente, M. Arena (PS), la répartition serait la suivante : 1,207 million pour le libre et 835 000pour l’officiel – auxquels s’ajoutent 366 000 pour les écoles flamandes.
3.Institut des arts et métiers, bd. de l’abattoir, 50 à 1000 Bruxelles –
tél. : 02 279 52 20 – courriel : sec.iam@brunette.brucity.be

Edgar Szoc

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