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Regard critique · Justice sociale

Ce 28 août, au cours d’une conférence de presse, les présidents de trois grands CPAS du pays (Bruxelles, Charleroi et Liège) ont démontré l’incidence de lalégislation du chômage et du montant des allocations de chômage sur les budgets communaux et le travail des CPAS. Coup de gueule de rentrée.
«Pour le seul mois de juin 98, le CPAS de Liège comptait 5.903 minimexés, dont 1.184
n ayant subi une sanction par l’ONEm (91 personnes);
n touchant des allocations de chômage insuffisantes (1.020 personnes);
n bénéficiant d’une avance sur allocations de chômage (73 personnes)».
A Charleroi, en 1997, sur 5.850 minimexés: 212 l’étaient suite à une sanction de l’ONEm, 864 pour un complément à leurs allocations de chômage et 37bénéficaient d’une avance sur allocations de chômage.
Dans les grandes villes, le minimex n’étant remboursé qu’à 65% par le Fédéral et l’aide sociale à 50%, les finances s’en ressentent. A cela s’ajoutent lescoûts occasionnés par le traitement de ces dossiers par les CPAS. A Bruxelles-Ville, ceux-ci s’élèvent à un peu plus de 13,5 millions pour la période du 1erjuillet 97 au 30 juin 98.
Claude Emonts, président du CPAS de Liège, insiste sur «la similitude évidente de la problématique qui s’observe dans les communes flamandes, singulièrementà Anvers».
En conclusion, Claude Emonts souligne certains points :
n «le minimex et l’aide sociale sont des droits à caractère résiduaire qui n’ont pas été conçus pour se substituer ou pour compléter lerégime des allocations de chômage». Ce caractère résiduaire ne doit pas devenir «une règle pour certaines couches de la population»;
n «le régime des allocations de chômage doit permettre aux demandeurs d’emploi de mener une vie conforme à la dignité humaine, en leur octroyant des allocations dontle montant est au moins égal à celui du minimex»;
n une «politique organisant un glissement à la douce d’un nombre de plus en plus important de personnes demandeuses d’emploi vers le minimex, alourdit la charge budgétaire desentités locales»;
n les «mesures fédérales en matière d’assurabilité (Ministre De Galan) ou de réinsertion professionnelle (Secr. d’Etat J. Peeters) (…) sont fondamentales et(…) vont dans le bon sens. A quoi servent-elles cependant si par ailleurs l’Emploi et le Travail (Miet Smet), lui, ne met pas un terme à une tendance qui va en sens strictement opposé?»
1 CPAS de Liège, place Saint-Jacques 16 à 4000 Liège, tél. : 04/220 58 11.

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