D’un côté, nous sommes en présence d’un antiracisme dit «universaliste», porté par des structures institutionnelles notamment, dont l’approche est axée autour de la défense des droits humains et la lutte contre les discriminations à l’aide de l’outil juridique; de l’autre, un antiracisme politique composé de militants, de collectifs, dont le champ lexical de lutte compte des mots comme blanchité, privilège blanc ou encore personnes racisées, remettant au goût du jour le mot race qu’on pensait depuis longtemps mis au placard et remplacé par celui de culture.
Cette «nouvelle» génération de militants – ou plutôt, ces voix, jeunes et moins jeunes, bien décidées à se faire enfin entendre – qui luttent contre les violences policières, la fin des blackfaces, pour le déboulonnage des statues coloniales ou la restitution culturelle, pose question, et même irrite le camp d’à côté, qui craint les dévoiements de l’universalisme et des valeurs chères aux droits humains comme l’égalité, au profit d’une affirmation différentialiste, que certains de nos voisins français – car la polarité s’y exprime bien plus fort – qualifieront carrément de dérive identitaire.
Ces deux courants – nourris chacun de nuances et de débats – partagent les pavés. Moins les lieux de pouvoir et de décision. S’entendent sur des définitions. Mais s’entrechoquent sur les modalités d’action. Comment trouver un horizon co...
Citoyenneté
Le temps de l’antiracisme politique
La mobilisation contre les violences policières et racistes a repris de la vigueur ces derniers mois, faisant jaillir des clivages dans les discours et les modalités d’action. Aux côtés d’un antiracisme historique, porté par des organismes institutionnels et des associations, émerge une parole militante qui revendique la prise en compte de son vécu et son expérience du racisme.


Manon Legrand
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
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