Le ministre des Affaires sociales Thierry Detienne, le bourgmestre liégeois Willy Demeyer, le président du CPAS Claude Emonts et les responsables du secteur associatif ontprésenté récemment le Relais social de Liège1 : « Ce jour n’est pas anodin, a lancé d’emblée le ministre. Il est rare qu’une conférence de presseréunisse à la fois la Région, la Ville, le CPAS et les associations ».
Après 14 mois de travail, la Région wallonne a décidé qu’il n’y aura pas de Samu, mais un Relais social à Liège : « Nous avons visité le Samu social deParis, qui est intéressant, mais ne correspond pas à la région liégeoise, qui compte une plus grande richesse associative. Nous avons donc décidé de ne pastransférer ce modèle ». Pourquoi un Relais social ? « Pour répondre à la précarité et par refus d’indifférence. De nombreuses personnes renoncentà solliciter de l’aide : elles n’attendent plus rien. Établir le lien avec ces publics constitue une première étape. Il y a donc quelque chose à faire àLiège, mais avec le constat qu’on ne part pas d’un désert ». Le Relais liégeois ne travaillera pas uniquement dans l’extrême urgence : « Il ne s’agit pas d’unedémarche généreuse en plein hiver. Il faut articuler le travail d’urgence avec l’accompagnement à long terme ». Plusieurs tables rondes ont abouti à « lanécessité d’un réseau et d’une articulation entre les autorités, le CPAS et les associations, sans négation des spécificités ». Le Relais social estsurtout… un relais pour « éviter qu’une même situation ne réclame l’intervention de plusieurs services en même temps sans gestion concertée etcomplémentaire ».
Le premier diagnostic sur Liège est vaste : « Offrir davantage qu’un lit pour la nuit, mieux définir le travail de rue, soutenir les bénévoles, accueillir les personnesaccompagnées d’un chien, assurer une formation continuée pour les acteurs sociaux, donner un lieu de parole aux bénéficiaires… » La Région wallonne a investi45 millions dans le projet, dont 40 pour renforcer le personnel de terrain : deux assistants sociaux, un éducateur et un psychologue supplémentaires. L’enveloppe est mince, mais leministre a précisé que la structure était ouverte : « Une association peut s’adresser au Relais social sans bénéficier d’une intervention financière et leshôpitaux n’ont pas besoin d’un retour pécuniaire ». Claude Emonts a demandé un travail et une collaboration d’agglomération : « Le CPAS de Liège accueille despersonnes SDF auparavant domiciliées dans d’autres communes ». Le profil type des sans-abri est masculin, 18-25 ans, isolé, envoyé par une association ou un hôpital.L’association liégeoise d’abri de nuit « Thermos » dispose de 22 lits mais reçoit 30 demandes par jour et dispatche les personnes vers Grâce-Hollogne, Seraing… Pour ClaudeEmonts, « le Relais social devrait améliorer la coordination ». Un appel aux candidatures a été lancé pour un coordinateur du comité de pilotage du Relais et lanouvelle structure cherche un local : « Bientôt un pilote, mais pas encore d’avion », disait-on après la conférence de presse…
Quelques jours plus tard, l’asbl abri de nuit Thermos décidait de suspendre la distribution gratuite de repas entre le 2 et le 7 avril pour permettre aux bénévoles de souffler.Quelque 100 repas sont distribués chaque soir, or les installations sont prévues pour restaurer 50 personnes. Les files d’attente sont longues, les bénéficiaires se sontbattus pour ne pas perdre leur place et les bénévoles ont été agressés verbalement. Bref, la tension monte : Thermos compte vivement sur le Relais social pourouvrir un lieu d’accueil et de restauration chaleureux en soirée. La preuve, sans doute, que le Relais social ne sera « pas un brol de plus, comme a rappelé le ministre. Il faut uneévaluation du travail de terrain et il faut parfois le recadrer, car certaines personnes ne trouvent plus leur place dans les services existants et agréés ».
1 Contact au service d’Urgence sociale, tél. : 04 221 13 13.
terry
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