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Regard critique · Justice sociale

Le Forem va réorienter une partie significative de ses moyens vers les jeunes peu qualifiés. Il a en effet ce 3 mars à Charleroi officiellement lancé son Planjeunes.
Il s’agit de la traduction wallonne de l’accord de coopération avec le fédéral du 17 janvier, qui articule ensemble le Plan d’accompagnement des chômeurs, le parcoursd’insertion, le nouveau Plan 1er emploi et le Programme de transition professionnelle.
Pour le Forem, il s’agira de professionnaliser et de moderniser son approche et sa communication vers les jeunes demandeurs d’emploi peu qualifiés et vers les entreprises susceptibles de leuroffrir une première insertion. 1
Les jeunes : endéans les trois mois de leur inscription, 10.500 jeunes par an rencontreront pour un «entretien de contact non administratif» un agent rebaptisé«conseiller particulier» qui fait le point sur leur situation et, soit, leur propose un contrat (Convention de 1er emploi, PTP, PFI, formation en alternance, etc.), soit leur propose une«convention d’insertion» déterminant un premier module de leur parcours d’insertion parmi les différentes possibilités qu’offre le Forem en termes d’actions dedétermination ou d’accompagnement à la recherche d’emploi (Espace ressources emploi, groupes InterActif, Tables de l’emploi, CRAE, etc.). Le conseiller suit le jeune pendant et entreces actions. La convention entre le jeune et le Forem est réactualisée entre chaque module.
L’emploi : si le conseiller propose un emploi au jeune, c’est un «agent d’insertion» qui prend le relais pour soutenir sa candidature et l’accompagner les premières semaines.
Les formations : Le jeune peut aussi être dirigé vers un Centre d’orientation (COISP, MiSiP, stages d’acculturation) pour un bilan, puis vers un Carrefour-formation pour un choix dansl’ensemble de l’offre existante dans le cadre du Parcours d’insertion, que ce soit au Forem ou chez un des multiples partenaires. Pour les formations suivies dans le cadre d’une convention Planjeunes, les 40 frs/h. des formations sont complétés par 200 frs/jour pendant le stage d’attente (c.-à-d. avant de pouvoir bénéficier d’une allocation dechômage). Il faut rappeler, même si le Forem insiste très peu là-dessus, que restent en vigueur les sanctions prévues dans le Plan d’accompagnement des chômeursen cas de manquement du jeune par rapport à la convention passée avec le Forem.
Les entreprises : des agents rebaptisés «ingénieurs sociaux» centraliseront les relations entre une entreprise et le Forem. En fonction des besoins de chacune, leurtâche sera de rendre lisible toutes les aides possibles et d’assister les démarches administratives pour en bénéficier.
Les partenaires : tous les opérateurs jusqu’ici concernés par le Parcours d’insertion, ainsi que les Centres de formation des secteurs, pourront être contactés pouraccueillir le public du Plan jeunes. Le Forem entend par là «élargir au maximum la gamme des méthodologies et des métiers» qu’il propose.
Pas de nouveautés fondamentales donc, mais des améliorations en vue.
La question reste ouverte de savoir si en renforçant le suivi des jeunes mais sans autant d’emplois réels à leur offrir, la stratégie ne risque pas de glisser vers uneintensification du contrôle et du décrochage. Pour Jean-Pierre Méan, administrateur général, ce plan n’a pas de sens sans emplois supplémentaires, et donc leForem doit afficher espoir et volontarisme. Même à volume d’emploi inchangé, avec le public du Plan jeunes, le Forem veut aller à l’encontre de la tendance àl’embauche surqualifiée. Par exemple, les PFI accueillent aujourd’hui seulement 4% des jeunes ciblés, et les stages A.R. 230 (bientôt remplacés par les Conventions de 1eremploi), seulement 20%. Recentrer des moyens sur ces publics doit aboutir à changer ces proportions.
Interrogé sur les autres orientations politiques qu’il entend impulser au Forem, le ministre Daerden annonce son intention de maintenir en l’état le contrat de gestion qui arriveà échéance fin mars, mais d’y reconnaître l’implication systématique du Forem dans les Cellules de reconversion créées en cas de licenciementcollectif. 2
1 Forem, Paul Simar, bd Tirou 104 à 6000 Charleroi. Accompagnement, Sonia Pennetreau, tél. : 071 20 65 32, e-mail : sonia.pennetreau@formel.be emploi, Laurent Duquenne, tél. :071 20 64 68, e-mail : laurent.duquenne@formel.be formation, Anne-Violette Michaux, tél. : 071 20 65 12, e-mail : anneviolette.michaux@formel.be
2 Cabinet du ministre de l’Emploi, de la Formation et du Logement : Françoise Viatour, rue Keffer 2 à 5100 Jambes, tél. : 081 32 18 11, fax : 081 32 18 18.

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