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Le Centre régional d’intégration du Brabant wallon prend ses marques

Après six mois de fonctionnement, le Centre régional d’intégration du Brabant wallon1 est en phase d’activation et se donne encore six mois pour mettre en place unesérie de projets et convaincre son public. Alter Échos a rencontré Pierre Anthoine, son directeur, ancien animateur de rue à Bruxelles et natif de la province.

01-08-2005 Alter Échos n° 138

Après six mois de fonctionnement, le Centre régional d’intégration du Brabant wallon1 est en phase d’activation et se donne encore six mois pour mettre en place unesérie de projets et convaincre son public. Alter Échos a rencontré Pierre Anthoine, son directeur, ancien animateur de rue à Bruxelles et natif de la province.

En 1996, un décret de la Région wallonne créait six centres régionaux d’intégration de personnes étrangères. Il y a six mois, un septièmenaissait en Brabant wallon. À l’origine de sa création, en 1999, la demande de deux associations tubiziennes : « Les immigrés de Tubize » et « LeCoude-à-Coude », demande soutenue par le Centre culturel du Brabant wallon et douze communes. Aujourd’hui, quatre personnes (deux ETP et deux mi-temps) ont leurs bureaux à Tubize,une commune où l’accueil et l’intégration des étrangers sont devenus une tradition. Mais elles travaillent surtout sur le terrain et dans l’ensemble des 27 communes de laprovince. Pour définir leurs missions, un large panel d’associations sociales, culturelles, d’éducation permanente, d’aide aux personnes, d’alphabétisation, locales ourégionales font partie, à côté des membres publics communaux ou régionaux, du conseil d’administration qui se réunit entre deux et quatre fois l’an. Acteur dedeuxième ligne, le CRIBW a pour règle de toujours travailler avec un partenaire lorsqu’il lance un projet. Il a d’ailleurs mis sur pied des conventions avec le Centre culturel duBrabant wallon, le Collectif des Femmes, Lire et Écrire, la Coordination des Écoles de devoirs, et bientôt le Jeune Barreau.

Récolter des données

Le décret de 96 prévoit de promouvoir toutes les initiatives qui favorisent l’intégration, qu’elles proviennent d’une commune, d’un particulier, d’une association… Dansun premier temps, le CRIBW a jugé nécessaire de connaître la démographie de la région. Il récolte à cet effet des données statistiquesauprès de l’Institut national de statistiques et les complète par le biais du personnel des administrations communales. Elles seront ensuite transmises à laFédération des Centres régionaux d’intégration et au Carrefour interculturel wallon. Parallèlement, il a décidé de faire un état des lieux desassociations qui pratiquent l’intégration : collecte d’adresses, récolte d’infos. Septante associations ont ainsi déjà étérépertoriées. Une banque de données précieuse pour le travail du CRIBW et qui pourrait être à terme éditée sous forme de revue, de CD-Rom ou desite Internet.

et plein d’autres projets…

Avec Lire et Écrire et Carrefour formation, le CRIBW est en train de mettre sur pied une formation des formateurs à l’interculturalité. Le Centre réuniraégalement les associations de terrain pour établir entre elles des nœuds de concertation, réaliser avec elles un bilan de leurs attentes et établir un cahier descharges de formations ou d’actions à venir. Autre secteur d’activités : l’information du public sur des thèmes comme les institutions, le logement, la santé… LeCentre peut aussi être amené à évaluer des initiatives prises par la Région wallonne, comme des projets FIPI ou encore, l’école de devoirs de Tubize. Pourl’accueil aux particuliers, la porte est toujours ouverte, mais ce n’est pas la priorité actuelle.

Dans les mois qui viennent, les projets vont se bousculer : une sensibilisation sur les sectes au Centre de réfugiés de Rixensart, une information autour de l’ouverture prochaine duCentre de réfugiés de Jodoigne, une exposition de dessins sur le racisme à Tubize du 21 au 25 mars, l’organisation en septembre d’un marché culturel des associations surle thème « Maroc, 40 ans d’immigration », une conférence-débat sur les gens du voyage.

Mais aussi quelques difficultés…

S’établir dans l’Ouest peut paraître excentré. Mais Tubize loue ses locaux bon marché, le centre du BW est déjà submergé d’associations, lesréunions se font au CCBW à Court-St-Etienne. « L’Est a très peu d’associations, un enjeu dont nous sommes bien conscients, déclare Philippe Anthoine. Nous devonscouvrir toute la province ».

« Nous sommes confrontés à une autre difficulté, confie-t-il. Pour avoir une visibilité et une crédibilité, nous devons organiser des actions. Maispour les créer, il faut des moyens. Pour l’instant, nous survivons, avec un budget de 75 000 euros. Notre centre agréé pour six ans est apparu après le décret et amoins de subventions que les autres. Heureusement, pour soutenir notre démarrage, la Région wallonne fait un effort tout particulier. Toutefois, nous devrons trouver d’autres sources definancement l’an prochain, auprès de la province, des communes membres, ou ailleurs. »

Le CRIBW fait face aussi à une autre difficulté, politique. La RW met en place une série d’éléments qui favorisent l’intégration. Le fédéralest plus répressif. « Lorsque nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour aider une famille bien intégrée à rester en Belgique et que lefédéral la renvoie quand même chez elle, c’est très frustrant. »

1. CRIBW, Pierre Anthoine, place Goffin, 1 à 1480 Clabecq, tél. : 02 366 05 51.

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