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L’Association internationale des villes éducatrices… sans la Belgique

La création de l’Association internationale des villes éducatrices1 doit être située dans un contexte particulier. Celui des années 80 où les villesprenaient conscience de la nécessité de prendre en charge leur propre développement. Dans le courant des années 90, Valentino Castellani, maire de Turin, disait : «Au cours de ces dernières années, les villes sont redevenues les protagonistes de l’organisation sociale, comme elles le furent au début de leur histoire. Les Étatsnations sont des entités chaque fois plus faibles dans la perception de leurs citoyens. »

28-07-2005 Alter Échos n° 144

La création de l’Association internationale des villes éducatrices1 doit être située dans un contexte particulier. Celui des années 80 où les villesprenaient conscience de la nécessité de prendre en charge leur propre développement. Dans le courant des années 90, Valentino Castellani, maire de Turin, disait : «Au cours de ces dernières années, les villes sont redevenues les protagonistes de l’organisation sociale, comme elles le furent au début de leur histoire. Les Étatsnations sont des entités chaque fois plus faibles dans la perception de leurs citoyens. »

L’éducation n’aurait pas seulement pour objectif la formation formelle des jeunes, mais serait une manière d’intégrer l’individu – le citoyen– à la communauté des habitants de la ville. Cette réflexion sur les potentialités de la ville comme lieu de vie est clairement prolongée par la charte del’Association internationale des villes éducatrices : « Aujourd’hui, plus que jamais, la ville, grande ou petite, dispose d’innombrables possibilitéséducatrices. D’une manière ou d’une autre, elle contient en elle-même des éléments importants pour une formation intégrale. »

C’est en 1990 que, à Barcelone, le mouvement des villes éducatrices est né. Lors de son premier Congrès international, un « groupe de villesreprésentées par leurs autorités locales a pris comme objectif commun celui de travailler ensemble à des projets et des activités destinés àaméliorer la qualité de la vie de leurs habitants, en partant de leur implication active à l’utilisation et à l’évolution de la ville même», comme on peut le lire sur le site Internet de l’association. Plus tard, en 1994, ce mouvement est devenu officiel en tant qu’association internationale au cours du IIIecongrès qui a eu lieu à Bologne.

Ce réseau de villes ainsi constitué s’est dès lors doté d’une charte qui, en plus des constats énoncés plus hauts, définit cequ’est une ville éducatrice : « La ville sera éducatrice lorsqu’elle reconnaîtra, exercera et développera, outre ses fonctions traditionnelles(économique, sociale, politique et de prestation de services), une fonction éducatrice, lorsqu’elle assumera une intentionnalité et une responsabilité dontl’objectif sera la formation, la promotion et le développement de tous ses habitants, en commençant par les enfants et les jeunes. La ville éducatrice est un systèmecomplexe en évolution constante et peut avoir des expressions diverses, mais elle donnera toujours la priorité absolue à l’investissement culturel et à la formationpermanente de sa population. »

Promouvoir et échanger

Outre la « promotion de la charte et l’approfondissement du discours dans les villes éducatrices », la fonction du mouvement réside dans le fait qu’il seretrouve sur des questions concrètes. Le mouvement a pour objectif de soutenir des activités et collaborations entre les villes membres en matière d’éducation ensoutenant les échanges d’expérience entre villes ayant des intérêts communs, en créant une banque internationale de données, en favorisantl’émergence de groupes de réflexion et de rencontres.

Deux types de réseaux se sont constitués où les villes ont « la possibilité de “voler” les bonnes idées inventées par les autres, et dedonner ainsi la vie de manière spontanée à un passionnant réseau de complicités et de regards de connivence », comme le précise Valentino Castellani.Le premier type de réseau est territorial (en général sur une base nationale). Le second est thématique. Trois réseaux thématiques réunissant de 30à 50 villes travaillent à l’heure actuelle sur la « lutte contre l’échec solaire », sur le « rapport école-travail » et sur «l’éducation en valeurs ».

Notons que si des dizaines de villes espagnoles ou italiennes participent à ce réseau, il n’y a par contre que quelques villes françaises affiliées, une suisse,et pas une seule belge.

1. Site Internet :

Agence Alter

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