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Regard critique · Justice sociale

Le 9 juin, l’Orbem, Office Régional Bruxellois de l’Emploi, a présenté son rapport annuel 1996 par la voix du Ministre régional de l’emploi Charles Picqué.
La rapport1 rend compte des différents services et actions de l’Orbem : personnalisation de l’accueil, information, orientation, partenariats (notamment avec les ARAE, Ateliers de RechercheActive d’Emploi), prospection auprès des entreprises, gestion des programmes d’emploi régionaux.
Plutôt que de passer en revue ces différents points, nous nous attarderons sur la situation des demandeurs d’emploi les moins qualifiés, spécifique à laRégion bruxelloise.
L’Orbem a reçu, en 96, 11.089 offres d’emploi, dont 8.136 ues (23,4% de plus qu’en 95), soit un « taux de satisfaction » de 73,4%. Sur les offres reçues, 33,3% exigeaient au maximum undiplôme d’études primaires, 40,7% exigeaient un diplôme de secondaire, et 25,4% un diplôme du supérieur ou de l’université. Cette structure ne correspondévidemment pas à la structure de la demande globale des emplois vacants dans une ville comme Bruxelles.2 C’est ce qui explique que, dans les chiffres présentés, plus lesniveaux de formation sont faibles – et donc plus les demandeurs d’emploi sont nombreux sur le marché -, plus est élevé le pourcentage de satisfaction des offres.
En somme, l’Orbem doit placer de plus en plus de personnes peu qualifiées dans de moins en moins d’emplois peu qualifiés. Parler en chiffres absolus est éloquent : sur 76.199demandeurs d’emploi inoccupés, près de deux tiers ont achevé au maximum leur scolarité secondaire, soit un peu plus de 50.0003 personnes à placer. Sur ce total,6.194 personnes ont été placées dans des emplois où on leur demandait au maximum ce diplôme. Ce rapport de 1 à 8 explique que 46% des chômeurs ont unedurée de chômage de plus de deux ans. Et donc même si le chômage de plus courte durée (moins d’un an) a diminué pour la deuxième annéeconsécutive, les autorités reconnaissent la situation d’enlisement et insistent sur la nécessité de politiques visant à accroître le niveau de formation deces personnes. Et d’avancer pour répondre à ce problème qu’en 96, 7.000 personnes sont passées par le dispositif d’insertion socioprofessionnelle bruxellois, dont lamoitié ont à la sortie retrouvé un emploi.
1 Disponible à l’Orbem, bd Anspach 65 à 1000 Bruxelles, tél 02/505 14 11, fax 02/511 30 52, sur Internet http//www.orbem.be
2 Cette structure de l’emploi est encore plus marquée que ne le laissent paraître les chiffres de l’Orbem. En effet, un étude toute fraîche réalisée pourl’Upedi par l’HIVA (Hoger Instituut voor de Arbeid, KUL) donne les chiffres suivants pour Bruxelles : 53% des emplois vacants exigent un niveau d’études supérieur ou universitaire, 33%un diplôme de secondaire supérieur, et 14% un diplôme de secondaire inférieur. Ce qui tend à montrer la « spécialisation » de l’Orbem pour les emplois peuqualifiés. (v. « Les entreprises et le recrutement en Belgique 1996 », Peter Simoens, Jan Denys et Lieven Denolf, disponible gratuitement auprès de l’Union des Entreprises de Travailintérimaire, av. de l’Héliport 21 bte 3 à 1000 Bruxelles, tél. 02/203 38 03, fax 02/203 42 68)
3 Le rapport ne donne pas le chiffre exact.

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