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Regard critique · Justice sociale

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"L'Oranger, AMO et organisme d'insertion socioprofessionnelle : un projet atypique entré à la Fébisp"

27-05-2002 Alter Échos n° 121

Fondée en 1986, l’AMO molenbeekoise « L’oranger » a développé dès 1991 un projet d’insertion socioprofessionnelle qui fut officiellementagréé en 1997. En 1999-2000, l’association défendait sa vision du projet devant l’Inspection pédagogique de l’Aide à la Jeunesse. Il en ressortaitque les deux activités, si elles pouvaient maintenir une unité juridique, devaient présenter, sur le terrain, une visibilité et une séparation claire tant au niveaudu personnel que des locaux. Après une pratique « discrète » de l’activité d’insertion socioprofesionnelle durant quasiment dix ans, l’Oranger a rejoint la Febisp(Fédération bruxelloise d’insertion socioprofessionnelle) au printemps 2002.
Le cumul de ces deux activités est atypique d’autant plus qu’elles ne sont pas régies par les mêmes cadres légaux et de subventionnement. Pour Salvator Mulas,directeur de l’Oranger, deux départements clairement identifiés co-existent dans l’association. L’ISP vient renforcer l’aide en milieu ouvert exercéedepuis longtemps dans la zone d’intervention du Quartier maritime, dans un quartier et avec une population connus. Au niveau de l’Aide à la Jeunesse, un point essentielréside dans le respect de la déontologie et de la confidentialité, des règles qu’on retrouve également, selon Salvator Mulas, au niveau de l’ISP.
L’avantage d’une petite structure
L’activité ISP s’intègre dans le programme « 4X » de l’Orbem. Il vise l’“accueil-guidance” individuel des publics les plus difficiles au niveausocioprofessionnel (peu ou pas de formation professionnelle). Il s’adresse à un public, âgé de 18 à 36 ans, qui a avant tout des problèmes sociaux, souvent enpanne de projet de vie. En termes de fréquentation, l’agrément ISP prévoit le suivi de 60 demandeurs d’emploi par an, chiffre que l’association doublerait,voire triplerait. Au niveau des moyens, l’association a d’abord obtenu quatre postes ACS de l’Orbem. En 97, des frais de fonctionnement limités ont étéoctroyés. Pour le directeur, le volet « ISP » ne serait pas viable s’il devait être séparé de l’activité de l’AMO. En outre, l’Orbembénéficie de tout le contrôle structurel de l’usage de ses fonds via celui exercé par l’Aide à la Jeunesse.
Au niveau de l’ISP, l’accent est mis sur l’individualisation de la demande et l’accompagnement social. Il s’agit d’accompagner la personne pour l’amenerà dépasser ses problèmes sociaux et la rendre psychologiquement disponible pour le marché de l’emploi. Un accueil que ne peuvent offrir, explique Salvator Mulas, degrosses structures comme l’Orbem, voire certaines missions locales. Avec un public se trouvant dans une urgence sociale permanente, et présentant un décrochage professionnelprofond, le travail individuel vise à redévelopper la confiance en soi, déterminer les potentiels et un projet pour ensuite accompagner l’usager dans la recherched’emploi. L’Oranger a aussi un rôle de médiateur entre le travailleur et l’employeur. L’association sensibilise l’employeur à laspécificité des personnes. Le travail de suivi des usagers représente quelque 40% du travail actuel. Les placements se font surtout auprès des PME, ainsi qu’auniveau de la STIB ou de Bruxelles-propreté, deux services publics qui ont fortement amélioré l’accueil de personnes plus défavorisées.
Pour le responsable, miser sur l’accompagnement à la remise à l’emploi revient à miser sur une matière de prévention générale. Leprocessus de socialisation est intimement lié à l’emploi. Il est important que les jeunes aient des perspectives d’avenir sur le plan économique. En 1999-2000,l’Oranger a remis à l’emploi 52 personnes sous CDI sur 200 suivis.
Par ailleurs, l’Oranger a également développé une action auprès des 15 à 18 ans, en collaboration avec l’Orbem. Le travail vise l’accrochage desjeunes, en amont de l’ISP : cette action de prévention du chômage consiste à offrir un accueil, une information et un accompagnement autour des formations professionnelleset des stages en entreprises dans une logique de service social.
En ce qui concerne l’arrivée récente de l’Oranger à la Febisp, le directeur explique que l’association éprouvait une certaine timidité à yentrer. Toutefois, cette démarche était nécessaire tant en vue de partager l’expérience que pour bénéficier de modules de formation continuée ouencore pour crédibiliser le travail de l’Oranger dans son volet ISP. Une des difficultés de cette entrée réside dans le fait que les travailleurs de l’Oranger,engagés dans le volet ISP, sont intégrés dans la convention paritaire 319.2, convention pus favorable que celle de l’ISP. L’Oranger se déclare toutefoissolidaire de la Febisp dans son combat dans le cadre des accords du non-marchand.
1 L’Oranger asbl, rue Le Lorrain, 104 à 1080 Bruxelles, tél. : 02 420 36 12 (ou 39 42), fax : 02 420 45 46, e-mail : oranger@skynet.be – Contact : S. Mulas (Directeur).

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